Cabinet d'avocats
nous rpondrons vos messages
ESSAI SUR LES ASPECTS JURIDIQUES DES RELIGIONS CHRTIENNES EN
CHINE
Par
Daniel Arthur Laprs
Paris, janvier 2005 Tous
droits dĠauteur rservs
*
* *
PLAN
1. -
Introduction
2.
Les origines de la chrtient en Chine
3.
La chrtient en Chine moderne
3.1 - La
Rpublique
3.2. -
La Rvolution Communiste
4. -
LĠencadrement des religions chrtiennes
4.1. -
LĠencadrement gnral de la religion
4.2. - La situation des Catholiques
4.2.1. -
LĠpoque de Mao Zedong
4.2.2. - La rforme et lĠouverture
sous Deng Xiaoping
4.3. - La situation des Protestants
5.
Conclusion
*
*
*
SYNTHESE
Alors
que la rforme constitutionnelle du 15 mars 2004 engageant lĠEtat respecter
et protger les droits de lĠhomme promettait une amlioration du respect de
la libert de religion, le State Council a promulgu le 18 dcembre 2004 les
Regulations on Religious Affairs (entrs en vigueur le premier mars 2005) qui
ratifient le systme de contrle existant. Le Rglement comporte 48 articles
rpartis en 7 chapitres rgissant les entits religieuses, les activits religieuses,
le personnel religieux et les biens religieux. Il rsulte d'un processus en
cours depuis 6 ans et qui a impliqu une gamme d'autorits et de personnes
concernes. Tout en remplaant le rglement de 1994, il ne le modifie que peu.
Surtout il prcise les conditions d'obtention d'une licence de construction de
tout lieu d'activits religieuses comportant des dmarches aux niveaux du
comt, de la ville et de la province.
Le
Secrtaire d'Etat du Vatican, l'Archevque Giovanni Lajolo, a officiellement
reproch au nouveau rglement de violer la libert de religion puisque Ç
l'immatriculation des communauts religieuses ne peut pas tre considre comme
une condition pralable la jouissance de cette libert È. Le pouvoir
dĠapprouver lĠordination des prtres constitue un point dĠachoppement
irrductible entre les autorits communistes et lĠEglise catholique.
*
*
*
1. -
Introduction
Le dfi
que pose ncessairement la religion toute autorit totalitaire est sculaire
en Chine. LĠEmpereur, comme le Parti Communiste, en tant que sources de toute
autorit, dominent la religion. La libert de religion se mesurant en
indpendance de lĠautorit tatique, la dialectique entre ces valeurs est
radicalement conflictuelle.
Dans la
Chine contemporaine, les religions chrtiennes posent un double dfi aux
autorits communistes qui, par principe, sĠopposent autant la constitution
dĠorganisations rfractaires au niveau national quĠaux influences sur le
territoire national dĠinstitutions politiques trangres. Le rle de lĠEglise catholique
dans lĠclipse du communisme en Europe de lĠEst a marqu les esprits en Chine
autant quĠailleurs et lĠimpossibilit dĠorganiser une visite papale en Chine en
est une manifestation concrte.
Contrairement
une tendance quasi-universelle dĠadhsion religieuse, le peuple chinois, les
hans, nĠest que trs minoritairement fidle des religions et la seule des
religions ayant exerc une influence sur lĠhistoire chinoise tre dĠorigine
nationale est le taosme. Les hans ne sont pas enclins adhrer une Ç foi È
et les dbats dogmatiques les laissent le plus souvent indiffrents, ils sont
suspicieux des rcits surnaturels. Les rites ordonnent le comportement en
socit selon des principes moraux et thiques.
Parmi
les trois systmes de pense ayant exerc une influence spcialement importante
dans lĠhistoire de la Chine dynastique, soit le confucianisme, le taosme, et
le bouddhisme, seul ce dernier a dvelopp une organisation assimilable une
glise au sens occidental, mais jamais le bouddhisme, mme son apoge pendant
la dynastie Tang, nĠa atteint lĠindpendance du contrle tatique quĠont connu
les glises chrtiennes en Occident.
Une
particularit du droit chinois consiste en lĠabsence de recours toute notion
de divinit pour en expliquer lĠorigine ou en justifier lĠapplication. La loi
ne dcoulant dĠaucun prcepte religieux ou moral, elle correspond plutt un
outil dĠexploitation du pouvoir politique. Le gouvernement est inspir des
principes moraux confucens et gagne lĠadhsion du peuple par son exemple
dans leur application. LĠEmpereur, Ç Fils du Ciel È, rgle lĠordre social en
harmonie avec lĠordre naturel immanent.
Episodiquement,
les religions faisaient lĠobjet de brimades officielles. A quelques
reprises dans lĠhistoire chinoise, des mouvements dĠinspiration plus ou moins
lointainement religieuses ont fait chanceler le pouvoir imprial. Les Turbans
Jaunes ont renvers la dynastie Han et le Mouvement Tai Ping a conquis une part
importante du territoire chinois au milieu du 19ime sicle.
Les
contacts avec les religions trangres remontent presque deux millnaires.
CĠest alors que la Chine accueille les dlgations de diplomates Ç barbares È
accompagns par des marchands et des ecclsiastiques venant la capitale pour
rendre hommage lĠEmpereur et lui remettre des offrandes. Les religions
trangres, et plus particulirement le bouddhisme, ont joui de traitements
favorables surtout quand des souverains trangers dominaient la Chine. Ainsi,
les trangers ont t particulirement bien accueillis par les Mongols
(sĠagissant par exemple de Marco Polo) et par les empereurs Qing, en tout cas
au dbut de la dynastie.
Dans
lĠhistoire chinoise, les religions chrtiennes sont restes des mouvements
marginaux sur le plan national tout en ayant une influence plus significative
dans certaines rgions du pays, notamment dans le Hebei, le Fujian et le
Guangdong.
La
conformit de la rglementation chinoise avec le droit international est
conteste.
2.
Les origines de la chrtient en Chine
La
dynastie Tang la Chine tait au sommet du dveloppement conomique et culturel
et exerait une grande force dĠattraction lĠtranger, attirant sa capitale
Chang An (lĠactuelle Xian) plusieurs milliers de marchands et dĠaventuriers
trangers. Une ambassade perse a t ouverte en 638 et selon certaines sources
une ambassade byzantine a t tablie en 643. En 631, il a t enregistr
lĠarrive la Capitale du premier moine chrtien, A Lo Ben (aussi dit Reuben),
missionnaire nestorien, secte dĠorigine syrienne qui sĠtait rpandue en Perse
au cours des 5ime et 6ime sicles. LĠEmpereur Tai Zong a t favorablement
impressionn par ses exposs. En 638, lĠEmpereur a autoris le prche de la
Bible et la construction dĠglises chrtiennes. Une glise a t construite en
638 et la prsence nestorienne a perdur au service essentiellement des
trangers dĠoriginaires dĠAsie Centrale. Un rcit des enseignements nestoriens
a t inscrit sur un monument en 781 dans lĠglise nestorienne. Connue sous la
dsignation Ç grands textes religieux des perses È, cette religion a connu des
traitements diffrents selon lĠEmpereur qui tait sur le trne. Comprise
dans la proscription des religions trangres dictes au cours des annes
842-845, le culte nestorien a t vacu du territoire chinois parmi les
peuples turcs et mongols. La foi nestorienne a refait surface en Chine avec
lĠarrive au pouvoir des mongols Yang Zhou et Hang Zhou mais sans laisser
de traces durables.
Pendant
la dynastie Yuan, la pax mongolia sĠtendant jusquĠen Occident, la scurit
tait relativement assure sur les routes dĠAsie Centrale et les missions
intercontinentales se sont dveloppes. En 1229, les relais postaux ont t
tendus de la Mongolie jusquĠ la valle du Volga.
Le
prochain moine chrtien fouler le sol de la capitale a t un franciscain
italien, Giovanni dal Piano dei Carpini, qui avait t envoy par le Pape
Innocent IV pour convertir les mongols au catholicisme. Il est arriv Karakorum
en 1245 et y est rest jusquĠen 1247. Il a laiss une description du
couronnement de lĠEmpereur Guyug Khan.
En 1253,
au moment de la 6ime Croisade, Louis IX, Roi de France, ont envoy un
franciscain, William de Rubruck, pour conclure une alliance avec les mongols
contre les turcs. Il a rencontr le Khan Mongke. Le rcit quĠil a laiss de ses
aventures a marqu le peuple europen dĠun strotype durable concernant les
chinois.
LĠEmpereur
Kublai Khan a mandat les marchands vnitiens les frres Maffeo et Niccolo Polo
pour solliciter du Pape quĠil envoie en Chine une centaine dĠintellectuels mais
leur retour en Chine en 1271, ils nĠavaient amen que leur neveu Marco, dont
les rcits de ses expriences plus ou moins apocryphes, ont marqu la perception
gnrale de la Chine en Occident. Marco Polo a russi pntrer la
socit chinoise et lĠlite mongole en se sinisant. Au cours dĠune carrire
longue de 25 ans en Chine, il a gagn la confiance de lĠEmpereur qui lĠa nomm
administrateur de la ville de Yang Zhou et qui lĠa envoy en mission
diplomatique en Asie du Sud-Est.
En 1294,
un moine franciscain italien, Giovanni de Montecorvino, est parvenu jusquĠ la
capitale de la Dynastie Mongol Khanbalik (proche de Beijing) o il a tabli
une mission qui a survcu pendant un demi-sicle. Il a t dsign Evque de
Beijing par le Pape Clment V en 1307. Mais sa mort en 1328, aucun
successeur nĠy a apparu et au retrait des mongols chasss par les fondateurs de
la Dynastie Ming, le catholicisme a disparu de la Chine.
Aprs
lĠinstauration de la dynastie Ming, la Chine a t ferme aux trangers, du
moins en thorie car le long des ctes les changes commerciaux se sont
poursuivis dans la clandestinit avec une telle ampleur que le pouvoir a
finalement autoris le Portugal tablir une mission Macao en 1577.
En 1582,
le jsuite italien Mattei Ricci, est arriv Macao. Aprs un an
dĠapprentissage russi du chinois, il a entam une tude des classiques
confucennes. Il portait la robe dĠun moine bouddhiste. Avec son compagnon,
Michael Ruggieri, il a obtenu lĠautorisation de rsider Shaozhou en 1590. Ils
ont recrut ce que lĠhistoire reconnat comme tant les premiers moines
catholiques dĠorigine chinoise, soit Zhong Mongren et Huang Minsha. Ricci a pu
dmnager Nanjing et finalement jusquĠ Beijing en 1601. Il semble y avoir
dbat sur la question de savoir sĠil a t admis la Cour impriale, mais ses
connaissances en astronomie ont fait forte impression et il a laiss une marque
importante en se sinisant et en prchant un christianisme lĠintersection avec
lĠthique confucenne. Aprs sa mort en 1610, quelques jsuites et un
groupe de leurs disciples chinois ont t chargs de la rforme et de
lĠadministration du calendrier. Le Pre Adam Schall a servi de tuteur
lĠEmpereur Shunzhi a t dsign Prsident du Tribunal des Mathmatiques et son
successeur, le Pre Verbiest, aprs avoir domin les astronomes chinois par ses
connaissances a augment lĠinfluence des jsuites. Il a assur ce poste
avant et aprs la transition entre les dynasties Ming et Qing et son influence
en haut lieu lui a permis de ngocier la protection des missions par les
manchous. En 1652, la premire glise catholique a t ouverte Beijing.
Les
Empereurs Ming ont entretenu des relations avec les ecclsiastiques trangers
parce quĠils avaient de lĠestime pour leur culture scientifique. Mais la foi
chrtienne tait difficilement assimilable par les classes intellectuelles
chinoises suspicieuses des aspects surnaturels de ses prceptes qui taient
leurs yeux susceptibles de tromper le peuple chinois. LĠide par exemple
dĠabandonner ses concubins paraissait cruelle aux yeux des mandarins.
Les
jsuites ont dpeint la Chine en tons positifs mettant lĠaccent sur la
tolrance religieuse, un service public privilgiant les connaissances et la
comptence par le systme des concours nationaux. Cette reprsentation attira
lĠintrt des intellectuels europens, dont Voltaire.
La
premire Ç rpression È des chrtiens a t dcrte en 1616 qui a t suivie
dĠune seconde vague en 1622.
Ds 1640
a paru une premire collection dĠessais critiques du catholicisme. Le Pre Adam
Schall a fait lĠobjet dĠune critique acerbe qui lui a valu dĠtre condamn pour
avoir complot contre lĠEtat et pour avoir propag des ides fausses parmi le
peuple.
En 1645,
le Pape Innocent X avait dnonc les rites, mais en 1656 le Pape Alexandre VII
les a autoriss.
Ainsi la
prsence de lĠEglise a t maintenue par les disciples de Ricci et en 1674 le
Pape Clment X a dsign un Evque Administrateur Apostolique Nanjing
comprenant les 5 provinces de Hebei, Henan, Shaanxi, Shandong et Shanxi, ainsi
quĠ Gaoli. Le Saint-Sige a ds cette poque donn lĠEvque Luo lĠautorit
de dsigner son propre successeur. En 1688, cet vque, Luo Wenzao, a ordonn
trois prtres, dont le clbre artiste-peintre Wu Yushan.
En 1689,
lorsque lĠEmpereur Kang Xi ngociait avec la Russie le Trait de Nerchinsk, il
a t conseill par un jsuite.
En
reconnaissance pour leurs apports, lĠEmpereur Kang Xi a promulgu en 1692 un
dcret de tolrance ouvrant la Chine au proslytisme catholique. Les chinois
avaient ds lors la libert dĠadhrer lĠEglise catholique.
Les
missions avaient t ouvertes par les jsuites sur tous les points de passage
importants de Matteo Ricci entre Macao et Beijing. A la fin de la dynastie
Ming, les jsuites avaient install des missions dans presque toutes les
provinces, avec des concentrations dans les provinces de Fujian et dans la
rgion du bas du Chang Jiang. Le Fujian avait galement t investi par les
franciscains et les dominicains venus de Manille.
Mais les
activits de promotion de la religion catholique auprs du peuple chinois ont
connu peu de succs. Les classes suprieures y voyaient in incomprhensible
mlange de bouddhisme et dĠislam. Les lments transcendantaux taient rdhibitoires.
La morale chrtienne contrariait les mÏurs chinoises ainsi que les rites. La
propagation de telles ides parmi le peuple ne pouvait pas tre positive. En
effet, la pntration de la religion catholique dans la campagne sĠaccompagnait
de son intgration de rites locaux, souvent bouddhistes ou taistes. Au
dbut du 18ime sicle, un missionnaire franais le Pre Louis le Comte a identifi
les meilleurs moyens pour convertir le peuple :
- Ç les
histoires et le paraboles,
- lĠattribution de grande
importance aux ornements, aux processions, aux chants, au son des cloches et
aux crmonies,
- le respect des images ,
mdailles, eau bnite,
- la concentration sur lĠducation
des jeunes È.
Puis,
les querelles entre moines chrtiens autour de ladite Ç Controverse concernant
les rites chinois È a lass lĠEmpereur. Ricci et ses successeurs jsuites
avaient adhr la compatibilit de la foi chrtienne avec les rites
confucens ds lors que ces derniers taient considrs comme dpourvus de
signification religieuse tout en vhiculant le respect et la pit filiale, par
ailleurs vertus chrtiennes. Par contre, les dominicains et les
franciscains y voyaient une contradiction irrductible. Pendant lĠInquisition,
lĠouverture dĠesprit des jsuites a t battue en brche et en 1733, lĠOrdre a
t dissout par le Pape Clment XIV.
Le Pape
a envoy la Cour de Kang Xi un Dlgu, Charles Maillard de Tournon, pour
dnoncer les rites et pour imposer lĠautorit du Pape sur les chinois chrtiens
et les missionnaires. LĠEmpereur lĠa reu et a officiellement rpondu en niant
que les rites dĠhommage aux anctres pouvaient tre assimils lĠidoltrie.
LĠEmpereur
Kang Xi a dni au Pape toute galit avec lui et lui refusa tout droit de
mener les chrtiens chinois.
En 1706,
lĠEmpereur Kang Xi a ordonn que tous les missionnaires acceptent la formule de
rconciliation entre la foi et les rites propose jadis par les jsuites et ils
devaient sĠengager rester dfinitivement en Chine.
Finalement,
en 1715, le Pape Clment XI a publi une lettre Encyclique intitule Illa Die
interdisant les rites pour cause de paganisme et dĠidoltrie.
Dans ces
conditions, lĠEmpereur Yong Zheng a t amen par ses conseillers confucens
dclarer le catholicisme une religion Ç htrodoxe È en 1724 et les jsuites
ont t cantonns Beijing. Pourtant ils ont ensuite russi maintenir
leurs relations avec les plus hautes sphres de lĠEmpire grce leurs
connaissances scientifiques pendant tout le 18ime sicle.
Le rgne
de lĠEmpereur Yong Zheng nĠa pas t propice pour le catholicisme. Les princes
manchous qui sĠtaient convertis ont subi des brimades.
En 1742,
le Pape a condamn toutes formes de participation aux rites.
Ensuite
les chrtiens ont t viss par des restrictions et des perscutions jusquĠau
milieu du 19ime sicle. Dans lĠopinion populaire, la chrtient avait une
rputation controverse. Des pamphlets dnonaient les chrtiens rendre hommage
une personne ayant subi le chtiment suprme, de comploter avec les japonais
contre la Chine, de crer des associations secrtes de pratiquer lĠalchimie.
Mais les
contributions culturelles des jsuites trangers et aussi de certains des
chinois convertis ont t trs importantes. Les domaines o leur
excellence a apport le plus la Chine ont t les mathmatiques,
lĠastronomie, la cartographie, la gologie. Ils taient apprcis aussi pour
leurs dons en musique et en peinture. Les artistes-peintres jsuites ont
inspir le style architectural du Palais dĠt Beijing de lĠEmpereur Qian
Long et ils ont dcor ses salles de leurs tableaux.
Au cours
du 17ime sicle, les missionnaires taient originaires surtout de lĠItalie, de
lĠEspagne, du Portugal, de lĠAllemagne, de la France, et mme de lĠEurope
Centrale. Au cours du 18ime sicle, les prtres franais ont augment leur
reprsentation bnficiant dĠun soutien renforc de Louis XIV favorisant les
jsuites et de Kang Xi.
Mme si
lĠEmpereur Qian Long a entretenu des relations cordiales avec les missionnaires
sur le plan professionnel et a engag les services de plusieurs artistes tels
que Joseph Castiglione et Denis Attiret, les activits de proslytisme
restrent proscrites pendant tout le 18ime sicle. Il semble quĠil existt
toujours une activit chrtienne souterraine anime en partie par des prtres
trangers clandestins et ainsi un colloque de prtres catholiques dans la
Province du Sichuan a mme attir une manifestation explicite dĠapprobation par
le Pape Pie VII.
La
conjugaison de la dissolution de lĠOrdre de Jsus et de la disparition de
lĠEmpereur Qian Long a signal la fin dĠune re de la chrtient en Chine.
Dsormais
le rle des missionnaires en Chien se transformera et le point focal de
lĠintrt dlaissera les hautes sphres de la socit chinoise.
LĠopinion
europenne a vir au ngatif quand les valeurs de libert et progrs ont pris
lĠascendant sous les plumes de Montesquieu, de Rousseau et de Hegel qui ont
considr la Chine comme infrieure ces gards.
Le
premier clerc protestant est arriv en Chine en 1807 mais il nĠa russi sa
premire conversion que 7 ans plus tard. Quelques autres prdicateurs sĠy sont tablis
au cours des dcennies suivantes en provenance des Etats-Unis et de lĠEurope.
Mais leurs rsultats nĠtaient gure significatifs. Les missionnaires
amricains sont arrivs partir des annes 1830s. Les premiers missionnaires mdecins
ont t protestants et leurs missions se sont attaches rpondre aux besoins
de services sociaux.
A
lĠissue de la guerre livre par les pays occidentaux, et en particulier
lĠAngleterre, partir de 1840 pour ouvrir la Chine lĠimportation de lĠopium
(provenant de lĠInde qui tait galement sous lĠEmpire Britannique lĠpoque),
le Trait de Nanjing a t sign en 1842 qui a ouvert 5 ports au sud-est de la
Chine.
Entre-temps,
les guerres aux frontires lĠouest avaient ruin lĠEtat chinois et les
religions trangres ont de nouveau t prises pour cible. Elles ont t
bannies en 1843 et lĠensemble des capitaux trangers confisqus.
Les puissances
coloniales ont forc la rouverture de la Chine au proslytisme chrtien. En
1844 et 1846, la France a obtenu lĠmission de deux dcrets impriaux prvoyant
une tolrance limite du catholicisme et autorisant les jsuites se rtablir
dans les environs de Shanghai. La France a dclar un protectorat des missions
catholiques.
En 1846,
lĠEmpereur Dao Guang, a annul lĠinterdiction des activits missionnaires, dont
nombre de prdicateurs vanglistes. A la diffrence de leurs prdcesseurs
jsuites ayant pratiqu les hautes sphres de la socit chinoise, ces nouveaux
arrivants visaient davantage les milieux ruraux et les classes dfavorises.
Selon le
Trait de Tianjin conclu en 1858 avec la France, les prtres catholiques ont
obtenu la libert de prcher partout dans lĠEmpire et les chinois ont t
autoriss pratiquer la chrtient.
La
relance de lĠactivit missionnaire a port ses fruits au cours des dcennies
suivantes. La population catholique qui est estime comme ayant correspondu
quelque 240.000 fidles en 1844 a t tripl avant la fin du sicle et encore
double jusquĠen 1912. La population protestante est passe de 350 en en
1853, 37.000 en 1889 et 250.000 en 1914.
En 1848,
un hakka originaire du sud de la Chine, Hong Xiu Quan, qui avait chou aux
concours locaux dĠentre la fonction publique, a lanc une rbellion des
misrables en sĠinspirant en partie de rfrences empruntes un missionnaire
protestant. Il interprtait ses visions comme signifiant quĠil tait le Ç cadet
du Christ È, et en instaurant son royaume rebelle la dynastie manchoue et aux
trangers, il lĠa dsign Ç Tai Ping È, soit la Paix Suprme. En 1850, il
avait rassembl 20.000 partisans et lĠanne suivante, il a promulgu
lĠinstauration de son royaume dans sa base dans le Guangxi.
Hong Xiu
Quan tait paul par un paysan et un brleur de charbon ayant galement eu des
visions. Le mouvement prnait entre autres ides quĠil a pu au moins
partiellement mettre en Ïuvre : lĠgalit des sexes, la redistribution des terres,
lĠlimination de la prostitution, de lĠopium, du tabac et du jeu, lĠarrt du
bris des pieds des filles, la fin du concubinage, lĠoccidentalisation du rgime
constitutionnel et administratif.
Mouvement
lĠidologie iconoclaste promue par un illumin, il repoussait toutes les
catgories les plus importantes pour tablir un rgime durable tout en attirant
les masses populaires. Monothiste, autocratique, despotique, fanatique,
militariste, asctique (en tout cas au dpart), galitaire, il ne plaisait ni aux
manchous, ni aux confucens, ni aux nobles terriens, ni aux puissances
coloniales, ni aux catholiques, ni aux protestants orthodoxes. Hong a promulgu
le Ç Tai Ping Tian Guo È (le Royaume Cleste de Grande Paix). En 1852, Hanzhou
est tomb la vague Tai Ping. Aprs la prise de Nanjing en 1853, les partisans
Tai Ping ont massacr tous les combattants manchous survivants ainsi que tous
les autres manchous, hommes femmes et enfants.
Une
expdition Tai Ping vers le nord a failli conqurir Beijing en 1853. Une lutte
interne a entran en 1856 la disparition dĠune branche du triumvirat dirigeant
mais le mouvement a repris son lan et a failli conqurir Shanghai en 1862. La
pendule allait alors osciller en sens inverse et Nanjing fut perdu par les Tai
Pings en 1864 des forces soutenues par la noblesse et les anglais. Hong Xiu
Quan se suicida. Sur son parcours, 20 millions de personnes ont t tues, le
sanguinaire Hong Xiu Quan ayant ordonn le massacre de populations entires.
La trace
de la chrtient laisse sur le collectif chinois par les Tai Pings, les
missionnaires chrtiens et leurs souteneurs colonialistes a t trs ngative.
A partir
des annes 1860s, les attaques contre les missions chrtiennes sont devenus de
plus en plus frquentes et dangereuses. Des incidents violents ont eu lieu
Nanchang en 1862, Yangzhou en 1868, Tianjin en 1870 (19 trangers ont t
tus et 18 des agresseurs chinois ont t excuts).
En 1875,
lĠEmpereur a cherch tablir des relations diplomatiques avec le Vatican mais
la tentative aurait t sabote par la France.
Le
meurtre en 1897 de deux missionnaires catholiques allemandes a servi de
prtexte la saisie par lĠAllemagne de la Baie de Jiazhou et de la Ville de
Qingdao et a dclench un nouveau round de demandes de concession par les
puissances coloniales. Cette rgion industrielle de Shandong avait t
particulirement touche par les importations de textiles. Ces mouvements de
raction populaire contre les trangers ont souvent t cautionns et mme encourags
par les autorits et les classes suprieures.
Le
groupe rput responsable des morts des missionnaires allemandes, la Socit de
la Grande Epe, a t engage par le Gouverneur de Shandong pour lutter contre
les bandits. Mais les partisans sĠen sont pris aux missionnaires chrtiens. Le
Trne imprial sĠaccommodait des puissances trangres tout en sĠarrangeant
avec les mouvements populaires.
A
cette poque est n le mouvement des Ç Boxeurs È, dont la devise tait Ç
Soutenir Qin, dtruire la religion trangre È, une rbellion a t lance par
un groupe de nationalistes ractionnaires, appels les Ç Boxeurs È par les
occidentaux cause de leur prdilection pour une forme de boxe. Dans la
Chine intrieure, les missionnaires taient les seules cibles pour leurs
exactions et un certain nombre a t tu donnant lieu des reprsailles par
les forces europennes qui ont fait excuter des centaines de chinois.
En
1898, lĠImpratrice Rgente a mis deux arrts exigeant que les missionnaires
soient protgs, mais lĠanne suivante elle en a prononc un autre demandant
que soient distingus les Ç bandits È et Ç les citoyens respectueux de la loi
qui pratiquent les arts martiaux pour leur protection et celle de leurs
familles È. Le mouvement Boxeur sĠest amplifi au cours de lĠanne 1900 gagnant
toute la province de Zhili et se rapprochaient de Beijing et de Tianjin. Les
conflits entre les Boxeurs et les chrtiens chinois ont pris de lĠampleur. Les
reprsailles prvisibles des puissances coloniales ont consist en la saisie
des forts dĠo tait contrl lĠaccs Tianjin. En juin 1900 le Trne imprial
a prononc une Ç dclaration de guerre È et appelant la rsistance aux
trangers. Dans le Shanxi, le Gouverneur a personnellement assist
lĠexcution de 44 missionnaires et de leurs familles. Les missions consulaires
et la cathdrale catholique Beijing ont t assiges pendant 55 jours. Aprs
que les forces trangres ont lev le sige, Beijing a t pill. En septembre
1901, la Chine a accept de faire excuter le Gouverneur de Shanxi et une
dizaine dĠautres mandarins. Finalement, les craintes que le mouvement
puisse emporter dans son sillage la dynastie elle-mme ont incit le pouvoir
mandater Yuan Shikai pour annihiler les Boxeurs.
A
la fin du 19ime sicle, on recensait en Chine quelque 750 prtres catholiques
trangers, 450 prtres catholiques chinois, et 500.000 fidles. Les clercs
protestants totalisaient 1.3000 dont des amricains, des britanniques et des
canadiens domicilis dans 500 postes dans 350 villes chinoises. Mais il nĠy
avait que quelque 100.000 protestants dĠorigine chinoise mais le nombre de
fidles croissait un taux lev.
En
1914, on recensait 5.000 missionnaires trangers, dont 70% protestants,
rpartis dans toutes les provinces chinoises, qui avaient fond au moins 250
missions mdicales et quelque 2.000 coles.
A lĠaube
du 20ime sicle, la chrtient gagnait en fidles et ses ecclsiastiques
avaient certainement fait des apports significatifs aux changes culturels
sino-occidentaux. Mais lĠimage de la religion nĠtait pas bonne. La religion
chrtienne elle-mme avec son got du surnaturel et du mystique ne pouvait
plaire la grande masse des chinois, encore moins que le bouddhisme ou le taisme.
Le mouvement Tai Ping avait marqu la mmoire collective des drives du
protestantisme. LĠopposition entre les missionnaires protestants et les nobles
confucens sĠengageait sur les plans sociaux, culturels, moraux et
politiques. Pour les intellectuels convertis au christianisme, sa force
dĠattraction tenait son association avec le progrs conomique et
scientifique, et la dmocratie.
3.
La chrtient en Chine moderne
Les
religions chrtiennes ont connu les traitements les plus varis depuis le dbut
du 20ime sicle.
Le
Pre de la Rvolution qui a renvers l'Empire manchou en 1912 est Sun Yat Sen.
N en 1866 dans une famille de paysans pauvres dans la Province de Guangdong,
il a t amen alors qu'il tait encore enfant Hawa par des membres de sa
famille travailleurs immigrs. Il a t duqu dans des coles de
missionnaires. A 18 ans, il a migr Hong Kong o il a poursuivi des tudes
de mdecine. Il s'est converti la chrtient et tait imprgn d'influences
occidentales.
Mais
Mao Zedong a fond une rpublique de communisme intgriste relguant la
religion au rang des contradictions mineures rsoudre par l'ducation si
possible et par la force quand ncessaire.
SĠil
y avait environ 2 millions de chrtiens au dbut du sicle dernier, dont
environ les trois quarts au moins des catholiques, on en dnombrerait plus de
60 millions aujourdĠhui dont environ les trois quarts protestants.
Radmis en Chine au milieu du 19ime sicle avec la force des armes coloniales,
les religions chrtiennes chinoises se sont surtout implantes en milieu rural
et parmi les dlaisss.
Ayant
vcu en autarcie depuis un sicle, et ayant donc survcu de multiples sismes
sociaux, ces communauts vivent une chrtient plus mystique quĠintellectuelle.
Les chrtiens en milieux ruraux pratiquent souvent une religion mlange
dĠallusions et de rites locaux, par exemple la Mre Eternelle du Lotus Blanc
dĠinspiration bouddhiste en association avec la Vierge Marie. Les
chrtiens en milieu urbain vivent une exprience plus familire pour
lĠobservateur occidental. Les fois chrtiennes en Chine nĠont pas encore
affront les dfis de la modernit : la richesse qui vite les soucis, la
mdecine qui soulage la douleur, lĠducation qui cultive le doute, etc.
3.1. -
La Rpublique
Il
y avait selon certaines sources quelque 1.430.000 catholiques en Chine au
moment de la Rvolution chinoise de 1911, soit une multiplication par 9 du
chiffre au dbut du sicle prcdent.
Le
christianisme nĠavait pntr que superficiellement les masses chinoises, mais
jouissait de la faveur des sphres aux plus hauts niveaux de lĠEtat ; ainsi,
Sun Yat Sen et Chiang Kai Shek, ainsi que leurs deux pouses-sÏurs taient
chrtiens, les sÏurs provenant dĠune famille de forte tradition mthodiste.
Les
efforts des glises chrtiennes dploys pour fournir des services sociaux
(coles, hpitaux, hospices, sminaires, charit, etc.) leur mritait une
certaine faveur des autorits et une mesure de faveur populaire. A titre
dĠexemple, lĠInstitut de Fudan a t fonde en 1905 par lĠintellectuel
catholique Ma Xiangbo qui a aussi largement contribu lĠtablissement de
lĠUniversit Catholique Furen Beijing. Ces services intressaient aussi les
nantis chinois, y compris les confucens, qui ont collabor par exemple
lĠtablissement du Young MenĠs Christian Association (YMCA) en Chine.
Considrant les taux abyssaux dĠalphabtisme populaire au 19ime sicle (entre
30- 45% pour les hommes et entre 2 et 10% pour les femmes), les apports par les
communauts trangres ne produisaient leurs effets quĠ la marge de la socit
chinoise.
Mais
la propagation de la foi rencontrait de nombreux obstacles dont le ralliement
des partisans du Mouvement du 4 mai au pragmatisme et la science ainsi et
renouveau du confucianisme considr par d'autres comme la quintessence de la
culture chinoise.
A
cette poque, le protestantisme attire lĠintrt des classes duques alors que
les missionnaires catholiques se rapprochaient plutt des communauts dans les
villgiatures et la campagne.
En
1921, le Pape Pie Xi a dsign un premier Ambassadeur en Chine, l'Archevque
Celso Costantini. Ce dernier a convoqu une rencontre en mai 1924 des prtres
en Chine. Il y a t dcid de ddier l'Eglise chinoise la Vierge Marie et
d'tablir une douzaine de sminaires sur le territoire chinois. L'Eglise
chinoise a encourag l'utilisation du chinois dans les textes catchistiques et
rituels. Au cours des annes 1920s et 1930s, l'Eglise s'est concentre sur
l'ouverture d'tablissement d'enseignement suprieur.
En
1934, le Vatican a reconnu l'Empereur Pu Yi sous influence japonaise et a
dsign un Nonce Papal en Manchourie. L'Eglise s'est ainsi attire les foudres
de la population chinoise y compris ses laques et prtres autochtones.
Les
premiers efforts du Pape Pie XII aprs son investiture en 1939 ont vis et
obtenu la rsiliation de l'interdiction des rites chinois.
En
fvrier 1946, le Vicaire Apostolique, Son minence Tian Gengxin est devenu le
premier cardinal tre dsign en Asie Orientale. Le 11 avril de cette mme
anne, le Pape a promulgu la division de la Chine en 20 provinces et 137
diocses.
Selon
certaines estimations, population catholique en Chine correspondait en
1948 quelque 3.000.000.
3.2. -
La Rvolution Communiste
Mao
Zedong rejette explicitement toute vision mtaphysique du monde pousant plutt
la logique du dterminisme matrialiste. Le Parti Communiste est officiellement
athe et l'accs y est interdit aux croyants en toute religion. Il est interdit
aux membres de l'Arme de Libration du Peuple de Ç participer toutes
activits religieuses ou superstitieuses È.
En
commun avec les confucens d'antan, les communistes chinois ddaignaient les
religions qu'ils assimilaient des superstitions, leurs pratiquants des
simples d'esprit et leurs prdicateurs des charlatans. S'agissant de
religions vouant allgeance des chefs chappant au contrle du Parti, que ce
soient les bouddhistes tibtains suivant le Dalai Lama, ou les catholiques
fidles au Pape, l'attitude des communistes est reste spcialement agressive.
En
mme temps, le Parti Communiste a traditionnellement dfendu la libert de
religion. Ainsi ds l'instauration d'un gouvernement communiste Ruijin dans
la Province de Jiangxi au dbut de 1931, le Parti a fait adopter une
constitution garantissant en son article 30 Ç la vraie libert de croire en la
religion È et consacrant le principe de la sparation de l'Eglise et de l'Etat.
Cette disposition tait suivie d'une autre confirmant la libert de s'opposer
au proslytisme religieux et soumettant les glises imprialistes aux lois
nationales.
Selon
la logique du communisme chinois, la religion se rattache des priodes
spcifiques de l'histoire, suscite d'abord par l'merveillement des peuples
face aux phnomnes naturelles, exploite ensuite pendant la longue priode
fodale jusqu'au dbut du 20ime sicle par les classes suprieures se sont servies
des religions (tant le bouddhisme que le taosme ou l'islam) pour anesthsier
les peuples, le processus tant charg de colonialisme partir de la Guerre de
l'Opium. Mais dans la thorie communiste, la religion disparatra quand auront
disparu les circonstances objectives l'ayant engendre.
En
attendant d'atteindre ce nouveau stade de l'volution, le Parti considre la
pratique de la religion comme une contradiction interne au peuple. En ce sens,
elle ne menace pas l'Etat communiste, et il appartient au Parti notamment
travers l'action de sa United Front de rassembler au-del de ces clivages pour
mettre en Ïuvre ses politiques de progrs conomique et social. Aussi, il
serait contre-productif que de chercher liminer l'adhsion aux religions par
la coercition; au contraire, la libert de religion dans le respect des lois et
rglements est protge, voire encourage tout en vouant le Parti la
promotion par la persuasion ainsi que par le progrs conomique d'une socit
dans laquelle la religion n'aurait qu'un intrt historique.
La
ligne politique du Parti par rapport aux pratiques religieuses est dicte par
la thorie de la United Front conue par Mao Zedong en application de sa
thorie des contradictions et du besoin de hirarchiser les luttes pour les
rsoudre. Ainsi Mao a crit dans son essai Ç Sur le traitement appropri des
contradictions intrinsques au peuple È :
Pour le
traitement des questions d'idologies internes et de celles affrent au monde
spirituel, le recours aux mthodes simples est non seulement inutile, mais trs
nfaste. On ne peut mettre des ordres administratifs de dtruire la religion.
On ne peut pas obliger le peuple ne pas croire en la religion; on ne peut pas
forcer le peuple abandonner l'idalisme; et on ne peut forcer le peuple
croire au marxisme.
La
ligne qui semble constante depuis la Rvolution Communiste consiste tolrer
les religions tant qu'il n'y a pas de menace pour le Parti. Ainsi, Zhou Enlai a
dclar:
Nous
affirmons que la foi religieuse est une question de foi personnelle et elle n'a
pas de connotations politiques. Que l'on soit athe ou croyant, matrialiste ou
idaliste, tous sans exception peuvent soutenir le systme socialiste.
En
mai 1950, Zhou a lanc en coopration notamment avec un intellectuel
protestant, Wu Yaozong, les mouvements des trois Ç auto È : autogestion,
auto-soutien, auto-propagation qui a abouti lĠtablissement dĠorganisations
religieuses nationales parraines par lĠEtat. Les glises Ç patriotiques
È rpondaient au besoin de nourrir des mouvements chrtiens nationaux,
indpendants des puissances coloniales, dont les ressortissants et les
organisations religieuses continuaient soutenir financirement le
christianisme chinois.
Mais
ces organisations Ç patriotiques È nĠont pas su attirer lĠadhsion de
lĠensemble des fidles dans aucune des religions concernes. Les origines des
glises chrtiennes clandestines remontent cette poque.
Le
dbat entre partisans et opposants aux organisations Ç patriotiques È tait
intense et lĠon peut estimer que des hommes honorables et raisonnables
pouvaient sĠopposer sur les attitudes adopter dans le contexte historique.
Des
intellectuels catholiques chinois ont cr un pont entre la tradition chinoise
et la dialectique matrialiste en faisant remarquer que les lotus, tout comme
les idaux, existent par transformation de matire, comme la justice est
fonction de la distribution de la richesse (Wu Jingxiong). Mais les
clercs catholiques devant tre intgrs selon des procdures impliquant de prs
ou de loin la participation du Vatican, le conflit avec les autorits
communistes est radicalement irrconciliable et le fait quĠil perdure
sĠexplique.
Pour
certains chrtiens, dont par exemple lĠintellectuel protestant Wang Mingdao, la
rsistance sĠest dploye surtout contre les influences modernistes sur le
christianisme apur de son mysticisme que prchaient les glises patriotiques.
Pendant
la Rvolution Culturelle, les cadres du Parti ont t balays et la protection
que le Parti accordait la libert de religion a t remplace par les
attaques des Gardes Rouges contre les droitistes qui ont pratiquement limin
la pratique de la religion l'intrieur des frontires de la RPC. A partir
du lancement par Deng Xiaoping de la campagne de rforme et d'ouverture en
1978, la libert de religion a t rhabilite, en particulier lors des 3ime
et 6ime sances du 11ime Comit Central du Parti Communiste.
Au
mois de mars 1982, le Parti a adopt un document intitul Ç The Basic Policy
and Perspective on Religion during the Period of Socialism È qui trace
l'histoire des 30 annes d'expriences des communistes chinois avec la
religion. (Document 19)
Le
Document 19 applique la logique du United Front en mettant l'accent sur le
besoin prioritaire de rassembler toutes les forces socialistes quels que soient
leurs attitudes par rapport la religion. De toute faon la foi est
irrductible et l'application de force son encontre Ç engendrera les
conditions idales pour les incitations par une petite minorit de
contre-rvolutionnaires sous guise de la religion des comportements illgaux
et des activits contre-rvolutionnaires È. Le Document confirme la
soumission des activits religieuses l'approbation des autorits. Il a
ritr l'interdiction de conversions des mineurs toute religion ou de leur
entre tout monastre ou temple. Le Document a renforc l'interdiction
aux cadres du parti d'entreprendre toutes activits religieuses. Les mesures
appropries doivent tre entreprises pour subvenir aux besoins matriels des Ç
professionnels de la religion È en conformit avec leur statut et leur
renomme.
Le
Document 19 confirme :
- la
libert de pratiquer ou non une religion,
- la
sparation de la religion et de l'Etat,
- la
pratique des Ç Three Selfs È que sont l'autogestion, l'autofinancement,
l'auto-propagation,
- la
protection des activits religieuses entreprises dans le cadre de la loi et des
rglements, soit sous l'gide de l'une ou l'autre des 8 associations
patriotiques ainsi que
- la
suppression des autres activits et le chtiment des activits criminelles et
contre-rvolutionnaires comme les sorciers, les charlatans et les escrocs,
- le
principe de la restitution de la proprit des lieux de culte afin notamment
d'intresser le clerg leur restauration et leur maintien, de permettre au
clerg d'assurer en toute indpendance financire leurs activits,
- le
soutien de l'Etat aux membres des clergs,
- la
formation des membres du clerg en leur inculquant un minimum de culture et de
patriotisme, et
-
l'interdiction aux membres du parti de participer aux activits religieuses
(sauf pour les membres dans les rgions majorit pratiquante dans le cadre
d'activits ayant aussi un caractre social, par exemple les mariages et les
funrailles).
Le
5 fvrier 1991, le Parti a mis une circulaire conjointement avec le Religious
Affairs Bureau du State Council visant l'amlioration des rsultats jusqu'alors
obtenus par le Parti dans la mise en Ïuvre de sa politique religieuse (aussi
connu sous la dsignation Document 6). Elle s'inscrit dans la ligne trace dj
par le Document 19 tout en appelant une application plus rigoureuse des
dispositions rglementaires autant pour liminer les activits religieuses non
autorises ainsi que les agissements illgaux des autorits locales manquant de
respect pour la libert de religion.
Ce
document rappelle le processus d'approbation des activits religieuses: les
organisations de toutes les religions doivent prsenter des demandes
d'ouverture de lieux d'activits religieuses auprs du Gouvernement du Peuple
au niveau suprieur au niveau du comt. Les activits de proslytisme doivent
tre restreintes. Les lieux de formation religieuse non autoriss doivent tre
ferms. Les interfrences par les trangers dans les affaires internes
chinoises, y compris celles affrent al religion sont proscrites.
Les
contributions financires de l'tranger en montants significatifs doivent tre
approuvs par le Religious Affairs Bureau du State Council ou le Gouvernement
du Peuple au niveau provincial. Le document appelle les autorits appliquer
des sanctions lourdes vis--vis de ceux qui violent la loi pnale ou qui Ç
entrent en association avec les forces hostiles l'extrieur du pays pour
nuire sa scurit È.
En
2002, le responsable de la Politique et du Droit au sein du Politburo a appel
la suppression des activits religieuses portant atteinte lĠordre public.
4. -
L'encadrement des religions chrtiennes
4.1. -
L'encadrement gnral de la religion
Aprs
la prise de pouvoir en 1949, une forme de premire constitution a t adopte
sous l'intitul Programme commun pour le People's Political Consultative
Conference. En son article 5, il est prvu que les citoyens chinois bnficient
des liberts de pense, de parole, de presse, d'assemble, d'association, de
migration et de religion ainsi que le droit de participer librement des
manifestations publiques. L'article 53 reconnat aux nationalits le droit de
prserver leurs coutumes et leur garantir la libert de religion.
Dans
la premire constitution de la Rpublique Populaire, adopte en 1954, la
libert de religion est protge explicitement l'article 88.
La
Constitution de 1975 ritrait en son article 28 la libert de croire en une
religion et la libert de ne pas croire en une religion, ainsi que la libert
de propager l'athisme. La Constitutionnelle de 1978 reprend cette formulation
en son article 46.
La
religion n'est pas un sujet d'instruction l'cole publique en Chine,
l'athisme tant la ligne officielle.
La
participation des mineurs aux offices religieux est interdite mais la rigueur
de l'application de la rgle est variable de rgion en rgion.
Dans
les rgions o les minorits religieuses sont concentres, dont le Xinjiang et
le Tibet, ou dans une moindre mesure les provinces de Hebei, Fujian et
Guangdong o sont contres les minorits chrtiennes, ces politiques ont connu
dans leur application des degrs de rigueur variable.
La
Constitution de 1982 prvoit en son article 36 :
Les
citoyens de la Rpublique Populaire de Chine bnficient de la libert de foi
religieuse. Aucun organe de l'Etat, organisation publique, ou individu ne peut
obliger les citoyens croire, ou ne pas croire en toute religion ; aussi il
est interdit de discriminer contre les citoyens selon qu'ils croient ou non en
une religion. L'Etat protge les activits religieuses normales. Il est
interdit d'utiliser les religions pour entreprendre des activits portant
atteinte l'ordre public, la sant publique ou qui interfrent avec le
systme ducatif. Les entits religieuses et les affaires religieuses ne
doivent pas tre soumis toute domination trangre.
La
rforme constitutionnelle de 2004 promet un renforcement de la protection
accorde aux droits de lĠhomme, dont on peut supposer que la religion fait
partie.
Aucune
loi nationale affrant la religion nĠa t adopte en Chine mais l'article 11
de la loi sur les autonomies rgionales nationales prvoit que les Ç autorits
autonomes d'une rgion nationale autonome protgera la libert de foi
religieuse dans sa rgion È.
Malgr
certaines tentatives de formuler une loi nationale sur les religions, c'est
finalement en 1994 par un dcret du State Council que le gouvernement a
lgifr sur la religion. Ce dcret amplifie les dispositions
constitutionnelles en prenant compte et consolidant les rglements concernant
la religion adopts par diverses Provinces, dont Hebei, Henan, Fujian,
Guangdong, Hunan et Xinjiang.
La
loi civile garantit la proprit personnelle des articles culturels (article
75) et la proprit des biens des organisations religieuses (article 77).
Plusieurs
lois chinoises interdisent la discrimination sur des bases religieuses, telles
que la loi relative aux lections au National People's Congress ainsi qu'aux
Local People's Congress (article 3), la loi relative au service militaire
(article 5), la loi relative lĠducation (article 9), le droit du travail
(article 12) et la loi relative l'organisation judiciaire.
L'article
251 de la loi pnale prvoit des sanctions pouvant atteindre deux ans
d'emprisonnement pour les fonctionnaires qui violent la libert de religion des
minorits.
Dans
le sens contraire, d'autres lois chinoises restreignent la libert de religion.
Ainsi, l'article 99 de la loi pnale prvoit :
Quiconque
organise ou utilise des superstitions fodales ou des sectes superstitieuses ou
des socits secrtes pour entreprendre des activits contre-rvolutionnaire
sera condamn au moins 5 ans d'emprisonnement.
L'article
16 de la loi relative l'ducation obligatoire interdit la religion
d'interfrer avec les activits ducatives. Ainsi le proslytisme religieux est
interdit dans les collges et les lyces et les sjours religieux lĠtranger.
Le
gouvernement communiste justifie sa politique d'interdiction de formation
religieuse pour les mineurs par une conjugaison malaise de l'article 34 de la
Constitution qui garantit le droit de vote sans discrimination sur la base de
la religion aux personnes ayant atteint l'ge de la majorit (18 ans) et
l'article 36 de la Constitution garantissant la libert de religion.
Le
Religious Affairs Bureau (RAB) qui dpend du State Council dfinit en
coopration avec la United Front Work Department du Parti Communiste la
politique envers les activits religieuses en Chine. Il leur importe de
prvenir l'irruption de toute source d'autorit nationale alternative celle
du Parti.
Le
RAB est dclin en bureaux au niveau des provinces et des grandes villes qui
mettent en Ïuvre les rgles nationales.
Il
revient au RAB, dont les membres sont rarement pratiquants, d'enregistrer les
organisations religieuses et ce titre d'en apprcier la lgitimit. Le RAB
est la source de rfrence en matire de rgulation des religions en ce que par
exemple elle tudie des dossiers qui lui sont rapports par le NPC et le CPPCC,
dont une cinquantaine de cas entre 1993 et 1996.
Selon
les lois chinoises, les organisations sociales doivent s'immatriculer auprs
des autorits et il en est de mme des organisations religieuses.
Les
organisations suivantes sont reconnues sous la loi chinoise en tant
qu'organisation religieuse au plan national: l'Association Bouddhiste de Chine,
l'Association Taoste de Chine, l'Association Islamique de Chine, l'Association
Catholique Patriotique de Chine, le Collge des Evques Catholiques de Chine,
Comit du Mouvement Patriotique des Eglises Protestantes de Chine et le Conseil
de la Chrtient de Chine. Au niveau local, il y aurait 3.000 organisations
religieuses enregistres actuellement en Chine.
En
1991, le Religious Affairs Bureau a mis en 1991 un document intitul Ç Methods
for Administering Registration of Religious Organizations È. Les organisations
ont la personnalit juridique. Elles doivent remplir les exigences suivantes :
-
disposer d'une adresse permanente,
-
dsigner une personne responsable,
-
adopter des statuts conformes la Constitution et aux lois et rglements, et
respecter ces statuts,
- avoir
une source licite de revenus,
- ses
textes religieux utiliss doivent rsister une analyse scientifique et avoir
un lien avec une des religions existantes en Chine,
- les
membres de ses instances dirigeantes doivent tre reprsentatifs.
A
partir de cette date, lĠenregistrement est devenu le fer de lance du contrle
tatique car le processus implique un agrment dont lĠexigence peut porter sur
les plus menus dtails de la pratique religieuse.
Des
congrs de fidles sont tenus tous les 4 ans pour adopter et amender les
statuts, pour recevoir des rapports des organes internes et pour lire les
membres de ses instances dirigeantes.
Les
organisations religieuses entreprennent des activits comprenant la gestion de
sites religieux, des Ïuvres caritatives, l'dition de textes et la
commercialisation d'objets religieux, la fourniture de formation et de services
sociaux. Les conditions satisfaire pour faire enregistrer un Ç site destin
des activits religieuses È sont les suivantes :
- la
disposition d'un site physique,
- un
nombre minimum de citoyens qui sont croyants et qui assistent rgulirement aux
activits religieuses,
- un
conseil de direction,
- un
rglement intrieur,
- une
source licite de revenus.
Il
semble que certaines candidatures sont refuses, quelques fois sans
explication.
Selon
la ligne officielle, les activits conduites en dehors de ces structures sont
susceptibles d'tre rprimes par les autorits et, ce titre, selon un avis
assez gnralis, la Chine manque de respect pour la libert de religion.
L'arsenal des moyens de rpression des activits hors la loi comprend des
procdures non judiciaires susceptibles d'aboutir des condamnations par des
panels de policiers et de reprsentants de l'autorit locale des peines de
rducation par le travail pouvant atteindre des dures de 3 ans.
Les
groupes religieux et les pratiquants qui ne s'enregistrent pas se justifient
pour certains en invoquant des craintes de subir des pressions de dnoncer les
ecclsiastiques et les laques restants dans la clandestinit, et des craintes
de pressions de s'aligner sur les politiques et les ides officielles alors que
d'autres tmoignent une opposition de principe l'invasion par l'Etat dans le
domaine priv.
En
1994, le State Council a mis des rglements qui ont t dclins aux niveaux
provincial et local exigeant l'enregistrement auprs du RAB de tout site
d'activits religieuses et la soumission des activits la comptence et la
supervision des organisations Ç patriotiques È.
Les
Regulations for Administering Religious Sites du State Council mis en janvier
1994 exigent que tout oprateur de site dĠactivits religieuses doit
- tre
dot d'une dnomination,
-
disposer d'une adresse permanente,
-
attirer un nombre significatif de participants rguliers ses offices, un
comit de direction compos de citoyens fidles,
-
disposer dĠun clerg ou autre personnel capable d'administrer les activits et
les rites en conformit avec la religion,
- avoir
un rglement interne,
- avoir
une source de revenus licites.
Un
rglement de mai 1994 prcise les modalits dĠenregistrement et un autre en
1996 exige que les autorisations soient renouveles annuellement.
Selon
certaines sources, 85.000 sites auraient t enregistrs. Les runions dans les
domiciles des croyants, surtout les chrtiens ne seraient pas soumis
enregistrement. Les autorisations sont refuses lorsque les titres de proprit
ou d'occupation posent problme, par exemple au niveau de l'urbanisme, ou
lorsque le groupe s'apparente une secte ou pratique la superstition.
Les
modalits d'application du rglement cadre ont vari selon les provinces. Les
rglements locaux peuvent en respectant le droit interne ajouter des contrles.
Le
rglement adopt par la Municipalit de Shanghai est entr en vigueur le
premier mars 1996. Selon son article 11, les organisations religieuses doivent
accepter le Ç contrle par le gouvernement È et elles doivent Ç promouvoir le
socialisme, le patriotisme et lĠducation dans le cadre des systmes lgaux È.
Les publications et distributions de tracts sont soumises aux Ç rglementations
pertinentes È. La gamme des sanctions des infractions inclut la confiscation
des Ç structures, installations, revenus È. Seules les personnes pralablement
autorises par le RAB sur proposition de lĠEglise Patriotique peuvent excuter
les offices publics. Les expositions et les talages sont soumis
autorisation, DĠautres articles interdisent les dbats religieux et les
activits superstitieuses. Les dplacements de croyants en dehors de Shanghai
pour des motifs religieux doivent tre approuvs au pralable par les autorits
religieuses locales et par le RAB. Les visiteurs provenant dĠautres rgions de
Chine ou de lĠtranger doivent aussi tre dclars et approuvs par les
autorits et ils ne peuvent en aucun cas faire augmenter le nombre de fidles
parmi les ressortissants chinois. Les sminaires sont soumis un contrle
strict.
La plus
grande maison dĠditions catholiques, le Shanghai Guang Qi Research Center a d
obtenir lĠautorisation officielle avant de distribuer son Ç New Catechism of
the Catholic Church in China È. LĠapprobation a t accorde moyennant des compromis
sur les contenus de lĠouvrage, en particulier en ce qui concernait le chapitre
sur lĠinterruption volontaire de la grossesse. Ses publications ne peuvent tre
distribues que dans des lieux approuvs par les autorits.
Selon la
rglementation locale adopte par les autorits locales dans le comt de
Jingxian dans le Hebei, les visiteurs doivent sĠenregistrer au bureau local de
la scurit publique au moment de leur arrive et leur dpart. LĠunit accueillante
doit dposer un rapport concernant ses activits pendant son sjour local. Les
personnes en dehors du comt doivent dclarer leurs dons, leurs quantits et
leurs buts. Quand les dons sont utiliss leurs fins prvues, une dclaration
explicative doit tre dpose auprs des autorits. Des rapports financiers sur
les projets entrepris doivent tre dposs tous les 6 mois.
Dans
le Zhejiang, les autorits ont prvu la confiscation des revenus et des
patrimoines illgaux
- de
ceux qui prsident or organisent des activits religieuses autres que celles
prvues cette fin ou dans des lieux qui n'ont pas t approuvs par le BAR
local,
- de
ceux qui entreprennent des Ïuvres de missionnaire en dehors des lieux des
activits religieuses, et
- de
ceux qui parrainent des activits de formation religieuse sans avoir obtenu
l'autorisation de RAB au niveau du cont ou plus d'un niveau plus lev.
Dans
la pratique, ces rglements fournissent autant d'occasions pour lĠobstructionnisme
et la rpression, et aussi pour les trafics d'influence en tous genres.
En
1995, le State Council et le Comit Central du Parti Communiste ont mis une
circulaire classifiant comme Ç cultes È certains groupes religieux et les
dclarant ce titre hors la loi, s'agissant des Ç Shouters È (Ç Ceux qui
crient È - lanc aux Etats-Unis en 1962), le Eastern Lightning, la Socit des
Disciples (Mentu Hui), l'Eglise de la Full Scope, la Secte de l'Esprit,
l'Eglise du Nouveau Testament, et le Guan Yin (aussi connu sous le nom Guanyin
Famin, la Voie de la Desse de la Mercie). Ultrieurement ont t bannies la
Secte Lord God, l'Eglise du Roi Etabli, l'Eglise de l'Unification, la Family of
Love, la Mission Dami et quelques autres groupes.
En
1997, le Conseil dĠEtat a publi un Livre Blanc sur la libert de religion en
Chine ritrant la distinction entre Ç les religions protger les activits
illgales et criminelles entreprises au nom de la religion È.
Depuis
la rforme de la loi pnale entreprise au cours de cette mme anne, les
infractions consistant en la pratique de Ç cultes È et de religions non
autorises sont passibles de poursuites en tant que Ç crimes d'atteinte
l'ordre social È. Depuis cette date, le nombre d'infractions juges dans cette
catgorie a sensiblement augment. C'est ce titre qu'ont t proscrits Le Fa
Lun Gong et le Zhong Gong (une discipline du qi gong).
En
effet, un problme prenne et endmique en Chine est que les membres du clerg
des glises clandestines manquent de formation et sont pour autant vulnrables
aux drives irrationnelles. Qu'il y ait des abus par des escrocs et des
illumins mritant sanctions si ce n'est que pour protger les affligs du
charlatanisme ne fait pas dbat mais les autorits peuvent aussi invoquer ces
rgles pour brimer les dissidents et les chefs spirituels charismatiques.
D'aprs
des rapports secrets mis par le gouvernement chinois en 1999 et 2001 (publis
par Freedom House en 2002), la politique a vis l'radication des cultes et des
groupes religieux non enregistrs par le recours des sanctions pnales
lourdes.
En
1999, le Standing Committee du NPC a dcid de proscrire tous les groupes
identifis par le gouvernement comme des Ç cultes È en application de l'article
300 du Code Pnal. La Cour Suprme de Chine et l'Avocat Gnral ont ajout des
explications concernant l'application du texte au Fa Lun Gong. Les membres de
ces Ç cultes È qui porteraient atteinte l'ordre public ou qui distribueraient
des publications seraient passibles de peines d'emprisonnement de 3 7 ans.
Les chefs des cultes y sont rendus passibles de peines plus lourdes.
En
octobre 2000, le Directeur du RAB a publi un article sur la thorie et la
politique qui incite les cadres adhrer aux trois recommandations (san ju
hua) de Jiang Zemin dĠappliquer la politique du Parti par rapport la
religion, de renforcer le contrle de la religion conformment la loi, et de
mener activement lĠadaptation de la religion et du socialisme.
Il
existe pourtant un courant contraire au sein de la Jeunesse communiste dont certains
chefs appellent la leve de lĠinterdiction pour les croyants dĠaccder au
Parti et la reconnaissance des bienfaits de la religion qui satisfait des
besoins psychologiques, culturels et moraux tout en assurant utilement la
fourniture de nombreux services sociaux.
Aprs une confrence sur la religion en Chine qui a t tenue Beijing du 10
au 12 dcembre 2001 et qui a attir les grandes personnalits de la hirarchie
tatique chinoise (dont le Prsident Jiang Zemin et le Premier Ministre Zhu Rongji),
la pression de se rgulariser a t augmente sur les glises clandestines mais
il semble aussi que les nombres de leurs fidles continuent crotre.
Les
contacts entre les glises chinoises et les glises l'tranger sont tolrs
condition que la relation n'implique pas un Ç contrle tranger È, bien que la
signification exacte de cette expression reste sans dfinition officielle.
En
principe, le proslytisme l'intrieur de la communaut trangre est tolr
ainsi que l'importation de matriaux religieux pour utilisation dans ce
contexte. Les ressortissants chinois peuvent assister aux crmonies
religieuses dans les glises, mosques, synagogues, et temples.
Mais
les activits missionnaires par les glises trangres sont interdites bien que
les ecclsiastiques trangers enseignant les langues par exemple dans les
universits chinoises puissent afficher leur affiliation religieuse condition
de ne pas outrepasser la frontire avec le proslytisme.
L'importation
de bibles est interdite et les infractions sont rprimes par des peines de
prison. Ainsi, un rsident de Hong Kong (Lai Kwong-keung) a t condamn le 28
janvier 2002 2 ans d'emprisonnement pour avoir viol l'interdiction; alors
que sa libration anticipe a t obtenue par les efforts de groupements
religieux trangers, ses deux complices sur le territoire chinois taient,
selon le Dpartement d'Etat amricain, encore en prison en 2002.
Alors
que le texte de la Bible distribue en Chine n'a pas t censure, les livres
de prire et des cahiers de catchisme catholiques ont t censurs pour
expurger les propos antisocialistes (tel que la phrase biblique Ç Le pays est
afflig de calamits È) et leur publication a t mise sous contrle ou
interdite.
4.2. -
La situation des catholiques
Ds
1949 et jusqu'en 1952, plusieurs missionnaires trangers ont t arrts et
emprisonns. Le gouvernement communiste a pris le contrle de toutes les
coles, et de tous les hpitaux et de tous les hospices grs par les glises
trangres dans le cadre d'une campagne gnrale de brimades contre les
missionnaires et ecclsiastiques ainsi que leurs entourages. Les domaines sous
contrle de l'Eglise catholique s'apparentant tous gards des entreprises
capitalistes aux yeux des communistes, ils ont t expropris comme l'ont t
les biens immobiliers commerciaux; seules les glises sont restes la proprit
des diocses locaux, en tout cas nominalement, puisque leur gestion tait
assume par l'Etat. En effet, selon l'article 77 de la loi civile, les organisations
religieuses ont la capacit d'tre propritaires de leurs biens.
Des
quelque 13.000 prtres, frres et sÏurs en Chine la Rvolution, environ la
moiti consistait d'trangers occupant des fonctions de suprieur (jsuites,
franciscains, dominicains, venus d'Europe et d'Amrique). Ds aot 1954, 126
des 143 diocses avaient perdu leurs suprieurs. Des 5.486 ecclsiastiques
trangers en Chine la Rvolution, seule une centaine y tait encore en 1954.
Nombre d'entre eux ont t humilis publiquement, emprisonns et mme tus ou,
en tout cas, laiss se dprir dans les geles. En 1955, les sminaires
catholiques ont t ferms.
La
rupture entre le pouvoir communiste et le Vatican a eu lieu en 1958 aprs la
publication d'une Encyclique interdisant au clerg et aux laques de participer
aux activits du Parti Communiste. Les prtres devaient refuser leur
bndiction aux membres du Parti. Les vques et prtres viss par la lettre
taient menacs d'excommunions en cas de refus de se ranger aux ordres.
Nanmoins, la plus grande partie des officiels de l'Eglise en Chine cette
poque semblent avoir plutt soutenu une ligne nationaliste.
Trois
ecclsiastiques furent excommunis: un prtre, Li Ying Dao pour avoir confort
les blesss chinois sur le front coren en disant la messe et en donnant les
sacrements, Li Wei Jiang qui est devenu ultrieurement vque de Nanjing qui
avait approuv l'expulsion du nonce pontifical Monseigneur Ribeiri en 1951, et
Tong Guan Jing pour s'tre laiss lire vque par une assemble
d'ecclsiastiques et de moines Wuhan.
Il
semble qu'en 1960 seules deux sÏurs taient encore prsentes l'Eglise
catholique du Sacr CÏur Beijing.
Les
laques chinois se sont rallis majoritairement l'lment patriotique de
l'Eglise.
Malgr
une amlioration de traitement par rapport au nadir vcu pendant la rvolution
Culturelle, les points de conflits entre le Gouvernement chinois et le Vatican
restent fondamentaux et ils n'ont toujours pas chang d'ambassadeurs.
Le
Gouvernement chinois refuse de s'en remettre l'autorit papale pour la
dsignation des vques. Mais les camps font des gestes d'apaisement; par
exemple, dans plusieurs cas, des vques dsigns d'abord par les autorits
chinoises ont t reconnus ensuite par le Vatican.
Lorsque
des conflits surviennent entre la doctrine de l'Eglise et la loi chinoise, le
Gouvernement exige des ecclsiastiques qu'ils se rallient la politique
tatique.
Il
semble que les conflits entre catholiques patriotiques et papistes aient
quelques fois vir vers la violence.
4.2.1. -
L'poque de Mao Zedong
Ds
1937, le Pape Pie XI avait pris position contre le communisme dans la lettre
Encyclique Divini Redemptoris mais les officiels de l'Eglise ne connaissaient
que peu le Parti Communiste chinois.
Nonobstant
ces brimades subies par les clercs et les laques catholiques, l'envoy du Pape
en Chine, l'Archevque Antonio Ribeiri ne s'est pas enfui Taiwan comme la
plupart des autres diplomates mais son maintien sur le territoire ne lui a pas
attir la faveur des communistes.
En
1952 le Pape Pie XII a crit une lettre apostolique l'intention des
catholiques chinois, intitule Ad Sinrum Gentem, qui les encourageait
rsister aux appels des communistes.
Le
30 novembre 1950, un prtre catholique chinois, Wang Liangzuo, a lanc partir
de Guangyuan dans le Sichuan un appel rompre avec les forces imprialistes et
l'instauration d'une glise catholique chinoise autonome. Le 11 janvier 1951
Tianjin, il a t tabli le premier Comit catholique de promotion de la
Rvolution pour promouvoir les trois indpendances (d'administration, de
soutien et de propagation). Le 17 janvier 1951, le Premier Ministre Zhou Enlai,
a exprim le soutien du Gouvernement ce mouvement.
Mais
les sminaires ont graduellement d fermer et en 1955, il n'y en avait plus sur
le territoire chinois.
A
partir du mois de septembre 1955, le gouvernement a organis une rafle des
ecclsiastiques et laques catholiques travers tout le pays. Plusieurs
centaines de personnes ont t arrtes. Plusieurs des prtres sont morts
pendant leur captivit et deux de ces premiers arrts taient encore en prison
l'aube du 21ime sicle.
Pourtant
entre 1949 et 1955, le Pape a pu nommer 18 vques chinois et l'Evque de
Shanghai, Monseigneur Gong Pinmei, a continu ordonner des prtres jusqu'en
1955.
En
1957, le Cardinal Fumasoni-Biondi a crit la Diocse de Shanghai dotant les
prtres Ç de tous les pouvoirs ncessaires pour exercer effectivement leurs
obligations pastorales alors qu'ils sont dans l'incapacit de communiquer le
responsable local de l'Eglise È.
En
1958, les relations entre l'Eglise et l'Etat chinois ont pris un tournant
conflictuel.
Pendant
la campagne dite de l'Eclosion des cent fleurs initie par Mao Zedong en 1957,
de nombreux membres de l'Eglise chinoise ont exerc leur libert de parole
retrouve et certains caciques ont mme pu rencontrer Zou Enlai. Mais ce
dernier n'a pas prvalu dans les luttes politiques qui ont men une
rpression de la campagne. A la fin, les membres de l'Eglise se sont retrouvs
viss par la raction contre l'ensemble des Ç droitistes È.
En
1957, quelques vques et quelques dizaines de laques ont alors cr un Comit
pour tablir The Chinese Catholics' Patriotic Association dont la premire
runion s'est tenue Beijing le 15 juillet 1957. L'assemble a lu un
prsident et 8 vice-prsidents, tous chinois. Tout en ritrant leur soumission
l'autorit du Pape sur les questions ayant trait la foi et au droit
canonique, tout en rompant leurs liens politiques et conomiques.
En
1958, le gouvernement a demand l'Eglise chinoise de rompre avec les pays
trangers. En change, le gouvernement chinois promettait la libert de
religion. Le conflit s'est cristallis autour de la dsignation des vques et
leur approbation par Rome. A travers l'Eglise Patriotique, le gouvernement et
ses partisans proposaient des candidats et exigeaient des catholiques et de
leurs clercs qu'ils en reconnaissent l'autorit alors qu'ils prtaient serment
de Ç rsister aux encycliques contre-rvolutionnaires du Vatican È. Ceux qui
refusaient de se soumettre taient emprisonns.
La
raction de Rome a t nuance. En effet, tout en mettant une Encyclique Ad
Apostolorum Principis, le 29 juin 1958 ritrant sa primaut pour la
dsignation des vques, le Pape rappelle que la sanction d'excommunions
relevait de l'exercice de son autorit, qui n'a finalement jamais t invoque.
Selon un avis quasi-officiel, les dsignations d'vques tout en tant
illicites n'taient pas pour autant nulles.
A
partir de 1958, les prtres et vques qui ne coopraient pas avec le
gouvernement taient emprisonns ou envoys dans des camps de travail. Les
prtres restants dans les Eglises taient trop peu nombreux pour assurer la vie
apostolique. L'Eglise en Chine se dprissait.
Une
seconde assemble de la CPA a t tenue le 6 janvier 1962 Beijing. Entre
autres dlibrations, l'assemble a appel la mise en Ïuvre de l'obligation
de crer une Eglise Ç indpendante et autonome È.
Malgr
son dclin, l'Eglise Patriotique a fait consacrer 50 nouveaux vques sans
l'aval du Pape entre 1958 et 1963. Pendant cette priode, les participants la
conscration des vques dsavouaient sous serment le contrle du Pape et
soutenait une administration indpendante de l'Eglise chinoise.
En
tout cas, l'Eglise au milieu des annes 1960 Ç avait perdu toute son influence
sur la socit È.
Mais
cette soumission l'autorit gouvernementale n'a pas t rcompense au cours
des vicissitudes de l'histoire. En effet, la Rvolution Culturelle a balay ce
qui restait de la prsence catholique. Les caciques de l'Eglise ont t
assimils par les Gardes Rouges honnis aux cadres du Parti, et ainsi
Monseigneur Zhang, Evque de Shanghai a t tran travers les rues de la
ville, en tant oblig de porter une pancarte autour du cou et il a t soumis
divers mauvais traitements. Pendant la Rvolution culturelle, toutes les
glises, c'est--dire celles de l'Eglise Patriotique ont t fermes, si ce
n'est, dtruites par les Gardes Rouges. Toutes les activits religieuses ont
cess. Les prtres de l'Eglise Patriotique ont t envoys la campagne.
Nombre d'entre eux ont reni leurs vÏux en se mariant, souvent sous la
coercition des autorits. Deux de ses Evques, incapables d'assumer leur sort,
se sont suicids cette poque alors qu'un Evque et deux prtres ont t
excuts au dbut de 1970 la prison Taiyuan dans la Province de Shanxi. Cette
mme anne, l'Eglise Nantang Beijing a t rouverte pour accueillir la communaut
trangre et le dernier des missionnaires trangers dtenus en Chine a t
relch.
4.2.2. -
La rforme et l'ouverture sous Deng Xiaoping
L'arrive
au pouvoir en 1978 de Deng Xiaoping conduira une amlioration de la situation
de l'Eglise ainsi que de celle de ses adeptes. En mai 1978, deux hauts
dignitaires de l'Eglise Patriotique sont nomms au Chinese People's Political
Consultative Conference. En dcembre de la mme anne, la 3ime Runion
Plnire du 11ime Parti Communiste Chinois a adopt la politique des 4
modernisations, ce qui a suffi pour que les autorits locales commencent
laisser rouvrir les Eglises. Graduellement, les prtres encore emprisonns
seront librs. Le 21 dcembre 1979, l'Eglise Patriotique a fait consacrer un
nouvel vque Beijing. A partir de 1980, les vques taient consacrs sans
obligation de prter serment de dsaveu du Pape. En 1980, les conditions des
contacts des catholiques chinois avec l'tranger ont t assouplies En
1981, un Secrtaire d'Etat du Vatican a rencontr Hong Kong Monseigneur Deng
Yiming, Evque nomm par le Pape en 1950, emprisonn en 1958 et remis en
libert en 1980. Finalement, l'Eglise Patriotique dcidera de s'opposer la
reprise de ses fonctions par Monseigneur Deng qui mourra aux Etats-Unis en
1995.
L'Eglise
Patriotique connatra partir des annes 1980 un certaine renaissance parmi le
public chinois. L'Eglise Patriotique recensait lors de sa 4ime assemble en
1986 quelque 2,000 glises, chiffre qui a t doubl en 6 ans.
En
mai 1980, quelque 200 dlgus de l'Eglise Patriotique provenant de la Chine
entire ont tenu la 3ime assemble plnire. A cette occasion, les structures
de l'Eglise en Chine ont t modifies et une nouvelle constitution a t
adopte. A la suite de cette assemble, il a t tenu avec le consentement des
autorits la premire runion de la Catholic Representatives Assembly. Cette
dernire a instaur deux nouvelles organisations: la Chinese Catholic Church
Administrative Committee et la Chinese Catholic Bishops' Conference dont les
membres ont t dsigns par la Catholic Representatives Assembly. La CCPA a
t dcharge de ses missions affrant la pratique du culte l'intrieur de
la Chine, devant dsormais se concentrer sur les relations avec l'Etat chinois
ainsi que sur celles avec l'tranger. Des runions conscutives de la CCPA et
de la Catholic Representatives Assembly ont t tenues en 1986 et en 1992 les
runions ont t tlescopes.
Selon
le rglement constitutionnel du Church Administrative Committee adopt en 1980,
l'organe suprme est la National Catholic Representatives Assembly (article 3)
dont la mission premire a consist favoriser le dveloppement d'une Eglise Ç
autonome et indpendante È.
Il
revient au Conseil des Evques Ç d'tudier et d'expliquer les doctrines de la
foi, d'appliquer la discipline ecclsiastique, d'changer les expriences
pastorales et de promouvoir les relations avec les glises hors de la Chine È
et il semble exercer une influence sur les nominations aux diverses fonctions
au sein de l'Eglise chinoise.
En
1992, la National Catholic Representatives Assembly, comprenant quelque 272
dlgus, a adopt une importante rforme des structures de l'Eglise
Patriotique. Le nombre des organes de l'Eglise a t rduit deux (la Chinese
Catholic Patriotic Association et le Conseil des Evques) par la soumission du
Church Administrative Committee l'autorit du Conseil des Evques lequel a
adopt son propre rglement constitutionnel. La Chinese Catholic Patriotic
Association est une organisation de masse runissant le clerg et les fidles
dont le rle est dĠunir les catholiques et aider la ralisation de la
politique des trois autonomies et de lĠinculcation du patriotisme.
Le
Conseil des Evques est reconnu comme le reprsentant de l'Eglise Patriotique.
Il a la charge dĠassurer le respect des activits religieuses avec la politique
des Ç trois autonomies È.
Le
Conseil des Evques chinois est dot du pouvoir de dsigner les vques,
facult qui relve gnralement de la comptence exclusive du Pape.
Alors
que les Conseils des Evques dans les autres pays soumettent leurs
constitutions et leur rglement de fonctionnement Rome, le Conseil des
Evques en Chine est soumis plutt l'autorit de la National Chinese Catholic
Representative Assembly.
L'Eglise
en Chine connatra alors un virtuel schisme avec l'mergence d'un mouvement
rfractaire, fidle dans la clandestinit au Pape. En effet, tous les prtres
n'acceptaient pas de reprendre leur collaboration avec des prtres qui s'taient
entre-temps maris ou, pire, qui avaient reni le Pape, ou encore qui avaient
tmoign contre d'autres prtres.
L'opposition
de l'Eglise Patriotique au Monseigneur Deng a dplu une part des fidles,
laquelle raction a t amplifie quand le gouvernement a cherch obtenir de
tous les membres de l'Eglise une dclaration critiquant le Pape pour son
soutien Monseigneur Deng. Les rangs des prtres clandestins ont t nourris
en partie par les anciens prisonniers des purges des annes 1950.
Le
Saint-Sige a apport sa pierre l'difice clandestin en en investissant le
clerg et les fidles chinois de facults et de privilges extraordinaires. Par
exemple, contrairement la pratique gnrale de l'Eglise, les prtres ont t
librs de toute limitation de leurs actions pour la foi au seul diocse de
leur rattachement. Les vques obtenaient l'autorisation d'ordonner des prtres
alors mme qu'ils manqueraient de formation thologique.
En
1982, l'Eglise Patriotique a galement mal pris une lettre du Pape destine
l'ensemble des fidles travers le monde les appelant prier pour l'Eglise
chinoise y voyant une ingrence dans les affaires internes de la Chine.1 Par
contre, cette mme anne, une phrase raye des livres de prires depuis les
annes 1950 a t progressivement sur le territoire rintgr, s'agissant de la
prire pour le Pape.
Monseigneur
Fan Xueyan, du diocse de Baoding dans la Province de Hebei est souvent crdit
pour le lancement de l'Eglise clandestine. Remis en libert en 1979, mais empch
de tout contact avec le Vatican, il a pris deux ans plus tard la dcision de
consacrer trois vques.
Jusqu'
son nouvel emprisonnement en 1983, Monseigneur Fan a continu ordonner des
prtres et consacrer des vques dans la clandestine avec le soutien tacite du
Vatican. D'autres vques ont suivi son initiative aprs leur remise en
libert. En tout, il est estim selon des sources srieuses que quelque 80
vques ont t ordonns dans la clandestinit au cours de la priode
1980-1993.
Les
activits qualifies de Ç clandestines È le sont en ce sens qu'elles ne sont
pas pratiques dans le cadre de l'Eglise Patriotique mais elles n'taient pas
ncessairement occultes ou secrtes. Par exemple, quelque 7.000 personnes ont
assist en 1988 aux funrailles de Monseigneur Zhu Yousan du diocse de
Baoding, 5.00 ont assist, malgr l'opposition policire, aux funrailles
tenues la mme anne de Monseigneur Zhou Shangfu dans le Province de Hebei.
Le
21 novembre 1989, quelques vques, prtres et fidles de l'Eglise clandestine
ont tenu dans le Village de Zhangerce dans le Cont de Gaoling dans la Province
de Shaanxi pour fonder un Conseil des Evques propre l'Eglise clandestine.1
Les autorits ont aussitt arrt les ecclsiastiques participants cette runion
qui ont t condamnes par la suite des peines d'emprisonnement qui ne se
sont acheves pour certains qu'en 1993.
Le
Vatican est rest muet face ces vnements mais selon certains observateurs
le Saint-Sige cherchait surtout minimiser l'exposition de ses fidles aux
brimades des autorits chinoises. En 1988, le Cardinal Josef Tomko, Prfet de
la Congrgation pour l'Evanglisation des Peuples a publi les Ç Huit
Directives È destination de l'Eglise chinoise raffirmant la ncessit pour
se considrer Ç catholique È d'une communion avec le Pape sans pour autant
invalider ncessairement les ordinations pratiques par l'Eglise Patriotique ou
des sacrements administrs par son clerg et reconnaissant les enseignements
thologiques dispenss par les sminaires de l'Eglise Patriotique condition
qu'ils ne soient pas opposs ceux de l'Eglise romaine.
Ainsi,
la politique gouvernementale a toujours t traverse par des attitudes varies
l'gard de l'Eglise clandestine.
Les
fidles catholiques eux-mmes participent souvent aux activits des deux
glises et mme les prtres des deux bords considreraient qu'il n'y a de toute
faon qu'une Eglise universelle. La rupture ne serait consomme entre les deux
glises que dans certaines zones des Provinces de Hebei, de Fujian et de
Zhejiang (en particulier dans la ville de Wenzhou).
Au
dbut des annes 1980, l'Eglise Patriotique ne reconnaissait pas l'existence
d'une glise clandestine. Ce n'est qu'en 1988 qu'un Evque de Shanghai a
publiquement constat la popularit croissante de l'Eglise clandestine.1 A
cette poque, les principaux foyers des activits clandestines sont supposes
tre situs dans les Provinces de Hebei, de Shanxi, de Shaanxi, de Gansu, o le
nombre des fidles l'Eglise clandestine dpassaient le nombre d'adhrents
l'Eglise Patriotique.
A
partir de 1988, Monseigneur Fan Xueyan a fait circuler trs largement travers
le pays ses 13 critiques de l'Eglise Patriotique remettant en cause, par
exemple, la lgitimit religieuse de leur clbrations des sacrements et
demandant la restitution des biens immobiliers de l'Eglise catholique. Quelques
mois plus tard, Monseigneur Fan a t rejoint par un critique beaucoup plus
embarrassant car cacique de l'Eglise Patriotique, s'agissant de Monseigneur Ma
Ji du Diocse de Pingliang dans le Gansu.
Le
17 fvrier 1989, le Bureau Central du Parti et celui du State Council ont
communiqu une circulaire au United Front du gouvernement Central et au
Religious Affairs Bureau du State Council visant spcifiquement l'Eglise
catholique. Ce Document fait tat de la nomination de 25 vques clandestins et
de l'ordination de 200 prtres clandestins disperss sur 17 provinces.
Les
groupes religieux clandestins ont t forms dans les provinces de Hebei,
Fujian, Shaanxi, et Wenzhou dans le Zhejiang ainsi qu' Tianshui dans le
Gansu. Ils constituent des forces politiques qui dfient le Gouvernement et
autant d'lments susceptibles d'affecter srieusement la scurit publique.
Sur
la normalisation des relations avec le Vatican, ce Document ajoute la
condition traditionnelle que le Vatican ne s'immisce pas dans les affaires
internes chinoises une nouvelle condition exigeant que le Vatican rompe ses
relations avec Taiwan et adhre au principe de la Chine unique. Les autorits
doivent rechercher des solutions aux litiges concernant les biens immobiliers
de l'Eglise, notamment en prenant l'Eglise ses biens si ce n'est que pour lui
permettre de subvenir en indpendance ses besoins matriels tout en
encourageant les catholiques rechercher le soutien d'investisseurs trangers.
Au
moment des vnements la place Tian An Men au printemps de 1989, les Eglises
Patriotique et clandestine sont restes neutres. Pourtant, le State Council a
mis le 2 fvrier un document intitul Ç On Some Problems Concerning Further
Improving Work On Religion È, plus souvent connu sous la dsignation Ç Document
6 È. Il vise les lments hostiles venus de l'tranger qui utilisent la
religion pour s'infiltrer dans le pays et y entreprendre des activits conter
l'intrt national. Il y est reconnu que le respect de la libert de religion
est diversement respecte sur le territoire e reproche certaines autorits
locales de ne pas suffisamment respect ce principe constitutionnel.
Le
4 aot 1991, le National Education Committee a mis un document intitul Ç
Notice on the Prevention of Some Persons Using Religious Activities to Hinder
School Education È.1 Son but tait de renforcer la sparation de la religion et
de l'ducation.
Une
seconde runion de l'Eglise clandestine a t tenue au mois de juillet 1993
dans le nord de la Chine et a attir une dizaine de personnes. A la liste
usuelle des demandes affrant la libert de religion apparat pour la
premire fois une demande que les familles catholiques ne soient pas obliges
d'accepter les interruptions de grossesse.
Les
catholiques financent eux-mmes la construction de leurs glises dont quelque
4.000 avaient rnov et construits jusqu'au milieu des annes 1990 avec une
assistance trangre ne dpassant pas 5% des budgets.
Jusqu'en
1980, les catholiques n'avaient qu'une organisation, la Chinese Catholic
Patriotic Association qui a alors tabli le Catholic Church Administrative
Committee ainsi que le Bishops' Conference. Chaque organisation avait ses
propres responsabilits et les trois fonctionnaient en parallle. Sous
l'impulsion du parti, cette configuration a t modifie en soumettant le
Catholic Church Administrative Committee la Bishops' Conference et rigeant
la Bishops Conference en Ç essence de la Chinese Catholic Church È, en
directeur de ses activits et son reprsentant officiel vis--vis de
l'tranger.
La
Chinese Catholic Patriotic Association est l'organisation nationale compose de
membres du clerg ainsi que de laques, dont la vocation consiste assister le
Parti et le Gouvernement pour la mise en Ïuvre de la politique de libert
religieuse de promouvoir les Ïuvres sociales. L'autorit suprme de la Chinese
Catholic Church est le National Congress of Representatives qui est dot des
pouvoirs d'lire le comit excutif de la Bishops' Conference, son prsident,
son vice-prsident et son secrtaire gnral, la composition de la direction de
la Patriotic Association et la prparation de rapports l'attention de
Bishops' Conference et de la Patriotic Association.
Les
Catholic Patriotic Associations et les Church Administrative Committees sont
galement organiss au niveau provincial et leurs membres sont lus par des
Congrs de reprsentants. Leurs activits sont encadres par les National
Patriotic Association et la Bishops' Conference.
Selon
le Document NĦ 3 des Comits Centraux du Bureau du Parti et du State Council
promulgu le 20 fvrier 1989:
Nous
dsignons comme Ç clandestin È les vques ordonns secrtement par le Vatican
et les prtres que ces vques ont leur tour ordonns et qu'ils contrlent.
Ces personnes constituent l'ossature du mouvement. La plupart d'entre eux
croient au pape et dsapprouvent l'administration indpendante et autonome de
l'Eglise. Seulement une petite minorit utilise la religion comme prtexte pour
s'opposer au Parti et au gouvernement, pour semer le dsordre et inciter les
autres en faire de mme. Nous devons utiliser tous les moyens fiables pour
augmenter notre contrle sur eux. Nous devons gagner notre cause la majorit
en isolant les sources de problmes et appliquant une pression constante contre
les ractionnaires. . . . Nous devons riger en exemple de ces individus
clandestins qui continuent leur opposition entte malgr les efforts patients
du Gouvernement pour les convaincre et qui continuent crer des problmes au
sein de la communaut catholique et qui portent atteinte l'ordre social. Nous
devons exposer publiquement leurs crimes et traiter svrement en application
de la loi.
Selon
le Dpartement d'Etat des Etats-Unis, le Comit Central du Parti Communiste a
dcid en 1999 de resserrer les contrles sur l'Eglise Catholique Patriotique
et d'liminer compltement l'Eglise clandestine. Ë cet effet, les autorits ont
procd de frquentes mutations de personnel.
Le
premier octobre 2000, le Pape a canonis 120 martyrs en Chine, dont de nombreux
tus pendant la Rbellion des Boxeurs.
Le
Gouvernement chinois a considr le geste d'autant plus provocant que le jour
choisi pour la clbration a correspondu la fte nationale chinoise.
Les
ecclsiastiques refusant de critiquer le geste du Vatican ont t sanctionns.
Les autorits ont oblig les sminaristes catholiques Beijing suivre des
cours d'instruction politique. Des opposants ont perdu leurs posts. Les
enseignants trangers au sminaire catholique officiel Xian ont t obligs
de quitter le pays.
Le
Secrtaire du Gouvernement amricain dans son rapport sur la libert de
religion travers le monde a relev en 2001 une importante campagne
d'limination des glises clandestines notamment dans la zone autour de Wenzhou
l'est du pays. Selon de nombreux reportages dans la presse locale chinoise,
dont tat a t fait dans la presse amricaine, les autorits Wenzhou sur la
cte sont du pays ont dmoli un millier de sites religieux.
Dans
la Province de Hebei, les confrontations entre les autorits et les catholiques
clandestins ont t particulirement rudes. En 2003, le Dpartement d'Etat
amricain a observ que
de nombreux
prtres et chefs lacs catholiques ont t battus ou autrement abuss au cours
de l'anne. . . Les autorits de Hebei ont oblig de nombreux prtres et
fidles clandestins choisir entre l'Eglise Patriotique ou des amendes, la
perte de son travail, la dtention, et l'exclusion de leurs enfants de l'cole.
On
recenserait plusieurs ecclsiastiques catholiques en dtention dans la Province
de Hebei: Monseigneur An Shuxin, Monsieur Zhang Weizhu, les Pres Cui Xing et
Wang Quanjun et jusqu'en 2003, il n'y avait pas de nouvelles de l'vque Su
Zhimin suppos avoir t arrt, bien que les autorits le nient.
En
2002, la veille de la Semaine Sainte, Monseigneur Jia Zhiguo a t arrt et
dtenu pendant plusieurs jours, prsomptivement pour le persuader de se
soumettre l'Eglise Patriotique. Le Dpartement d'Etat dans son rapport 2002
cite de nombreuses organisations non gouvernementales comme tmoignant de cas
d'arrestations et de brimades physiques infliges des chefs spirituels ainsi
qu'aux fidles catholiques dans la Province de Hebei.
Dans
la Province de Fujian, il y a eu une campagne gnrale de rpression en 1999 et
2000 qui se serait estompe partir de 2001, encore que l'arrestation de deux
prtres clandestins avait dconcert les fidles dans la clandestinit. A
Fuzhou, le vieil vque Yang Shudao a t arrt en fvrier 2000 et les
autorits ayant annonc qu'il serait en cours de soins mdicaux bien qu'il n'y
ait encore eu aucun contact direct depuis l'extrieur par des organisations fiables.
En
Jiangxi, l'vque clandestin Zeng Jingmu aprs sa sortie de dtention en 1998
est rput avoir t arrt de nouveau en 2000 mais les autorits ne nient
alors en tout cas qu'il n'y a aucune nouvelle de l'intress.
A
Shanghai, selon le Dpartement d'Etat amricain, Monseigneur Joseph Fan
Zhongliang restait en 2003 sous contrle et ses dplacements taient quelques
fois restreints.
A
Beijing la veille de la Semaine Sainte en 2001, les autorits ont arrt
Monseigneur Shi Enxiang et bien qu'elles ont annonc sa rapide remise en
libert, il n'y avait aucune nouvelle de lui jusqu'en 2003.
Selon
le Livre Blanc du gouvernement chinois publi en 2002, cit par le Dpartement
d'Etat, International Religious Freedom Report 2002: China (incluant Hong Kong
and Macao), il y aurait Ç quelque 37 vques oprant dans la clandestinit,
dont 10-15 sont ventuellement en prison ou sous rtention domicile È.
Les
relations entre l'Eglise Patriotique Catholique et l'Eglise Catholique Hong
Kong sont interdites par les autorits chinoises.
4.3. -
La situation des protestants
Les
cultes protestants posent moins de problmes aux autorits chinoises que
lĠEglise catholique car ils sont beaucoup plus fragments que cette dernire.
Les
activits lies la pratique des cultes protestants sont soumises lĠgide de
deux organisations : le China Christian Council qui sĠimplique directement dans
les affaires pastorales et le Three Self Patriotic Movement qui sĠintresse aux
relations entre les glises individuelles et lĠEtat. Ses objets comprennent
lĠencouragement du patriotisme, parmi les fidles, le renforcement de lĠunit
parmi les chrtiens, la protection de lĠunit et de la stabilit nationales, le
dveloppement spirituel et matriel sous lĠinspiration du Parti Communiste et
du Gouvernement.
Dans
son rapport affrant l'an 2002, le Secrtaire d'Etat amricain observe des
cas de poursuites contres des Ç cultes È affilis au protestantisme. Ainsi en
dcembre 2001, Gong Shengliang, fondateur de la South China Church et sa nice
Li Ying ont t condamns la peine capitale entre autres raisons pour viol
alors que deux tmoins charge ont ultrieurement renier leurs accusations
qualifies de forces par les autorits. Le Dpartement d'Etat cite par
ailleurs l'arrestation Liaoning du prdicateur Li Baozhi fondateur de
l'Eglise Full Scope qui a t condamn 2 ans de rducation par le travail,
alors que deux fidles du groupe ont t condamns des peines d'un an de
rducation par le travail.
Le
Secrtaire d'Etat amricain cite dans son rapport 2002 plusieurs cas
d'emprisonnement de Ç cultes È assimils au protestantisme, dont Shui Xinlong,
Wang Maochen et d'autres chefs de la Socit des Disciples (Mentu Hui) Lintao
dans le Gansu, et Qin Baocai et Mu Sheng, des fidles du prdicateur protestant
clandestin Xu Yongze dsign dans le rapport annuel de 1997 par le Gouvernement
comme Ç culte È. Les autorits ont accus le groupe de prcher l'imminence de
l'Apocalypse et d'avoir organis des manifestations d'auto flagellation en
public, ce qui est ni par les adeptes emprisonns et libres.
Le
8 dcembre 2002, Shanghai, une vingtaine de chrtiens runis dans le domicile
d'un fidle a t arrt mais le chef spirituel, Xu Guoxing a t condamn sans
procs pnal 3 ans de rducation par le travail.
Le
5 fvrier 2003, dans la Province de Fujian Xiamen, trois membres de la Blood
and Water Holy Spirit Full Gospel Preaching Team ont t condamns 7
d'emprisonnement pour avoir Ç utilis une organisation ayant le caractre de
culte pour violer la loi È. Ce mouvement a t fond Taiwan en 1996 et a t
banni en Chine en tant Ç qu'organisation d'infiltration illicite È.
L'Eglise
des Latter Day Saints (l'Eglise mormone) tient des assembles dans diverses
villes chinoises mais seuls les trangers sont autoriss y participer.
5. -
Conclusion
Faut-il
conclure que la Chine viole la libert de religion selon son sens en tant que
droit fondamental protg par le droit international public ?
La
Chine a sign et ratifi le Pacte international relatif aux droits conomiques,
sociaux et culturels qui en son article 2 (2) proscrit toute discrimination
fonde sur la religion dans l'application des autres droits garantis par la
Convention. Son article 13(3) garantit aux parents le droit Ç dĠorganiser
lĠducation religieuse et morale selon leurs propres convictions È.
Le
Gouvernement n'accueille plus le Rapporteur Spcial des Nations Unies sur la
libert de religion ou de conviction pour y effectuer des visites conformes
son mandat. Le dernier rapporteur sur lĠintolrance religieuse ayant visit la
Chine a dress en 1994 un rapport tellement critique que les autorits ont
apparemment prfr ne pas renouveler lĠexprience.
Selon
Human Rights Watch/Asia, dans son rapport Ç China : State Control of Religion
È, publi en 1997, la rglementation chinoise violerait en plusieurs points les
articles 18, 19 et 20 de la Dclaration universelle des droits de
lĠhomme. Elle violerait galement les dispositions dĠune rsolution
adopte par lĠAssemble Gnrale des Nations Unies, la Ç Dclaration concernant
lĠlimination de toutes formes dĠintolrance et de discrimination sur la base
de la religion ou de la foi È.
Dans
son rapport sur la libert de religion travers le monde en 2002, le Secrtaire
d'Etat amricain conclut que dans certaines rgions, les autorits charges de
la scurit ont utilis les menaces, la dmolition de biens non enregistrs,
l'extorsion d'amendes, les interrogatoires, la dtention et quelques fois les
coups et la torture pour harceler les personnalits et les fidles de religions
clandestines.
Un
an plus tard, le Secrtaire d'Etat amricain conclut qu'il y a eu des Ç
dizaines de cas de fermeture de mosques, de temples, de sminaires, d'glises
clandestines, dont certaines disposant de nombreux fidles, et des biens, des
ressources financires et des rseaux importants È. Les autorits Beijing et
dans les Provinces de Henan, Shandong, Guangxi et Hebei auraient t
particulirement actives et svres.
ANNEXE
La vie
religieuse et chrtienne en Chine contemporaine
Il
y a aurait en Chine contemporaine quelque 100 millions de pratiquants de l'une
ou l'autre des religions prsentes sur le territoire.
L'adhsion
des glises organises au sens judo-chrtien n'est pas un phnomne rpandu
dans la Chine contemporaine. Mais, cause des importantes concentrations de
certaines minorits dans des zones prcises, comme les musulmans dans la
Province de Xinjiang et les bouddhistes dans la Rgion Autonome du Tibet, la
rgulation de la religion revt pour l'Etat une importance stratgique.
Les
estimations, mme officielles, des paramtres des activits religieuses
s'avrent trs variables.
Selon
le Parti Communiste, il y avait la Libration en 1949 quelque 8.000.000 de
musulmans, nombre qui a t augment 10.000.000 en 1981 en corrlation avec
l'augmentation des populations d'ethnies minoritaires. Alors qu'il y avait la
Libration 2.700.000 catholiques, leur nombre en 1981 correspondait
3.300.000. Le nombre de protestants avait augment au cours de la mme priode
de 700.000 3.00.000. Le bouddhisme et le taosme continuent exercer une Ç
influence considrable È sur le peuple han et attire l'adhsion des
l'intgralit des populations tibtaines et mongoles et de minorits dans le
Liaoning. Le Parti reconnat par ailleurs que mme parmi le peuple han beaucoup
croient aux esprits sans pour autant qu'un grand nombre s'affilient une
religion. Toute augmentation du nombre absolu des croyants depuis la Rvolution
est relativise en faisant remarquer que le pourcentage de la population totale
pratiquant des religions a en fait baiss au cours de la priode. Le Parti
reconnaissait aussi en 1982 59.000 Ç professionnels de la religion È, dont
27.0000 moines et nonnes bouddhistes, 2.600 prtres et sÏurs taostes,
20.000 membres du clerg musulman, 3.400 membres du clerg catholique, et 5.900
membres du clerg protestant. Ë la Libration, le Parti recensait quelque
100.000 lieux d'activits religieuses, la baisse 30.000 en 1982 correspondant
surtout la dvastation inflige aux sites pendant la Rvolution Culturelle.
Au
moment de la prise de pouvoir par les communistes en 1949, la plus grande
concentration de catholiques se trouvait Shanghai o l'on a recens une
communaut de plus de 110,000 dans le diocse local. Aprs son anantissement
pendant la Rvolution Culturelle, l'Eglise est ressuscite la suite de la
rorientation de la politique gouvernementale et le nombre d'adhrents
l'Eglise Patriotique avait atteint en 1988 selon les estimations officielles 3
4 millions, 8 millions selon des estimations officieuses fiables. Au milieu
des annes 1980, l'Eglise Patriotique annonait l'adhsion de quelque 3,5 4
millions d'adultes, excluant de ses chiffres donc les enfants. De nombreuses
autres sources concordent sur des estimations de quelque 10 millions de fidles
en tout cette poque.
Le
protestantisme a t introduit en chine 1807 par un pasteur britannique.
Actuellement 70% de ses quelque 16 millions de pratiquants habitent la
campagne.
Depuis
1949, le nombre de protestants en Chine a dcupl, dsormais dpassant
largement la population catholique. Depuis les annes 1980, environ 600 glises
protestantes ont t ouvertes par an, mais selon certaines sources, les
demandes d'ouverture mme par les glises patriotiques ne sont pas toujours
acceptes.
Statistiques
officielles (http://english.peopledaily.com.cn/features/religion/religion1.html)
Bouddhisme dont
-
Tibtains
Nombre
de sites : 13.000 (dont 3.000 lamastes)
Nombre
de clergs : 200.000 moines et nonnes (dont 200.000 lamastes)
Nombre
de fidles : 60.000
Taosme
Nombre
de sites : 1.500
Nombre
de clergs : 25.000 moines et nonnes
Nombre
de fidles
: 6.000.000
Islam
Nombre
de sites : 30.000 mosqus
Nombre
de clergs : 40.000 immams et akhunds
Nombre
de fidles : 18.000.000
Catholicisme
Nombre
de sites : 4.600 glises et lieux de culte
Nombre
de clergs : 4.000 membres du clerg
Nombre de
fidles :
4.000.000
Protestantisme
Nombre
de sites : 25.000 glises et lieux de culte
Nombre
de clergs : 18.000 membres du clerg
Nombre de
fidles : 10.000.000
Pratiquants
de religions dans la clandestinit
(Livre Blanc du Gouvernement
chinois publi en 2002, cit par le Dpartement dĠEtat, International Religious
Freedom Report 2002: China (includes Hong Kong and Macao)
Protestants
: 31.200.000 84.500.000
Catholiques
fidle Rome : 5.200.000
10.400.000
On
dnombrerait quelque 30.000 sites religieux Ç domicile È o les chrtiens
pratiquent ensemble.
Un
diteur de bibles en Chine fonctionnant sous forme de Çsocit en coopration
(Ç he zuo qi ye È) avec une organisation religieuse trangre a imprim depuis
1987 quelque 25 millions d'exemplaires y compris dans plusieurs langues
trangres et langues de minorits locales. Ces bibles sont vendues surtout
dans les glises patriotiques. Certains pratiquants dans les glises
clandestines refusent de s'y approvisionner car l'achat peut impliquer
l'tablissement d'une quittance et donc le besoin de s'identifier. Le manque de
bibles est chronique dans les milieux ruraux.
La
religion catholique en Chine est caractrise par un schisme entre les
adhrents de l'Eglise Patriotique et ceux prtant allgeance au Vatican qui
sembleraient, selon certaines estimations, se rpartir peu prs en parts
gales les quelque 10 millions de pratiquants. Entre 1958 et 1995, 126 vques
catholiques ont t nomms et tous les ans une petite centaine de prtres
catholiques est ordonne. Selon le Livre Blanc du Gouvernement chinois publi
en 2002, cit par le Dpartement d'Etat, International Religious Freedom Report
2002 : China (includes Hong Kong and Macao), le Gouvernement chinois dit avoir
approuv 69 vques catholiques actuellement en exercice.
En
lĠan 2000, on a recens 2.200 prtres catholiques dont les troisuarts ordonns
depuis 1988. LĠge moyen des vques 78 ans. Il y aurait 19 sminaires et cinq
centres prparatoires intgrant quelques 1.000 sminariens. Il y en aurait
encore 700 dans les sminaires clandestins.
Plus
de 3.000 fidles assistent l'office protestant tous les dimanches dans
l'glise de Chongwenmen Beijing o George Bush et Bill Clinton ont assist
des clbrations religieuses.
La
capitale chinoise comporte quelque 17 glises catholiques. Les fidles sont au
nombre d'environ 2.000 la Messe dominicale clbre la Cathdrale
catholique de Nantung Beijing.
A
l'Eglise protestante de Gangwashi Beijing on vendrait quelque 20.000 bibles
par an et plus encore d'autres livres caractre religieux.
Souvent
les autorits cooprent avec les organisations caritatives fournissant des
services sociaux utiles en particulier pour les pauvres et les marginaux mais
condition d'viter le proslytisme religieux.
Les
coles religieuses travers le pays sont gres par les en autonomie, dont le
Chinese Catholic Seminary et le Jinling Union Protestant Theological Seminary.
Ces coles peuvent recevoir des dons de l'tranger condition qu'ils ne
compromettent pas l'indpendance de l'tablissement. Dans les coles dites
religieuses, l'essentiel de la formation concerne la religion confessionnelle.
Les
organisations nationales maintiennent des relations avec des organisations de
fidles et des glises l'tranger. Ainsi, les glises patriotiques ont envoy
des reprsentants aux Confrences Mondiales sur la Religion et la Paix,
l'Eglise Patriotique Catholique a particip la Journe Mondiale de la
Jeunesse Catholique et le Conseil de la Chrtient de Chine s'est affili la
Ç World Council of Churches È.
Cabinet d'avocats
nous rpondrons vos messages