Cabinet d'avocats
ASPECTS JURIDIQUES DES OPPORTUNITÉS ET DES RISQUES DES ACTIVITÉS SUR L'INTERNET
6ème SALON JURIDIQUE DE L'INTERNET ET DU
NUMERIQUE
26 Novembre 2008
par
Daniel Arthur Laprés
Avocat
Barrister & Solicitor
Pour les entreprises, le croisement d’un internet
global et d’une multiplicité de régimes juridiques engendre
une tension entre l’optimisation des opportunités et la minimisation
des risques des projets d’affaires. Au plan du bien-être général,
la valeur de l’internet dépend de la floraison des informations
sous la nécessaire réserve du respect des principes fondamentaux
de la nation. Les paramètres du calcul sont la compétence
judiciaire et la loi applicable.
Quand un tribunal est-il compétent par rapport aux activités commerciales sur le web ?
- Comparaison des principes du droit français
et de ceux de la common law : Les affaires LICRA c/ Yahoo
- Les paradis virtuels
A quelles lois sont soumises les activités
sur le web ?
- Les affaires LICRA c/ Yahoo
- Les affaires eBay
- Les opérateurs étrangers de sites
en Chine
NOTES DE LECTURE
Le partenaire chinois de Skype archive les
messages sensibles
Julie Desné
03/10/2008 | Mise à jour : 21:35 | Commentaires
13
L'opérateur de téléphonie
en ligne, Skype-TOM a reconnu vendredi avoir placé des filtres pour
déceler le moindre message compromettant.
Shanghaï
La république populaire ne relâche
pas la pression. Après Yahoo! et Google, l'opérateur de téléphonie
en ligne Skype se plie, lui aussi, aux exigences des censeurs chinois.
Son partenaire TOM Online, un des premiers portails chinois, a reconnu
vendredi archiver tous les messages qualifiés de « politiquement
sensibles ». Selon une enquête menée par un chercheur
du laboratoire Citizen Lab, hébergé par l'université
de Toronto, des filtres ont été placés par Skype-TOM
pour déceler le moindre message compromettant et l'archiver. «
Falungong », « indépendance de Taïwan » ou
« lait en poudre » : autant de mots qui déclenchent
l'alerte. Le chercheur canadien Nart Villeneuve affirme avoir eu accès
à plus d'un million de messages via un des huit serveurs de Skype
Chine.
TOM Online, propriété du milliardaire
hongkongais Lee Ka-shing, a justifié sa démarche par le respect
de la règlementation chi-noise. De son côté, l'opérateur
suédois reconnaît avoir accepté la mise en place de
filtres dès le lancement de sa branche chinoise en 2006, mais assure
ne pas être au courant du stockage des données. Citizen Lab
n'a pas pu déterminer quelles informations avaient été
transmises au gouvernement, mais elles sont, de fait, à la disposition
du parti. « Il est de notoriété publique que la censure
existe en Chine », estimait vendredi John Silverman, président
de Skype. L'opérateur de téléphonie en ligne n'est
pas le premier à se faire épingler par les défenseurs
des droits de l'homme. Google et Yahoo! avaient aussi été
critiqués pour s'être pliés à ces règles
de compromission.
Pékin craint l'embrasement
En 2005, le journaliste Shi Tao a été
condamné à dix ans de prison pour avoir diffusé depuis
son adresse Yahoo! une circulaire du département de la propagande
sommant les journaux chinois de ne pas mentionner l'anniversaire de la
répression de Tiananmen.
Alors que la presse est encore verrouillée
et la moindre manifestation interdite, l'Internet est le seul moyen dont
disposent les citoyens chinois pour se faire entendre. Seulement Pékin
craint que ses quelque 260 millions d'internautes ne s'embrasent. La complicité
des opérateurs est sans doute l'un des moyens les plus efficaces
pour surveiller les échanges. Les premiers sites chinois s'appellent
Sina, Sohu ou Baidu, quand les étrangers comme Google ou Yahoo!
sont prêts à tous les sacrifices pour se faire une petite
place sur ce marché monstre. Pékin se charge ensuite de bloquer
les sites les plus gênants, comme la version chinoise de BBC News.
Les cybercafés, d'où partent un tiers des connexions, n'échappent
pas non plus à cette étroite surveillance. Une pièce
d'identité est réclamée systématiquement à
l'entrée. La police poursuit sans relâche les cyberdissidents,
dont cinquante sont aujourd'hui derrière les barreaux faisant de
la Chine la première prison du monde en la matière, selon
Reporters sans frontières.
Aux Etats-Unis, pression accrue contre les
entreprises complices
(Le Monde) _LE MONDE | 28.08.07
Comme presque tous les pays du monde, la Chine
a créé son réseau Internet en important des équipements
américains. Pour son infrastructure technique, elle a fait appel
en priorité à la société californienne Cisco,
premier producteur mondial de routeurs (équipements d'acheminement
des données). Et elle a laissé s'installer sur son marché
les grands prestataires de services en ligne américains comme Yahoo,
Google ou Microsoft.
Parallèlement, le gouvernement chinois
a mis en place un vaste système de contrôle policier de l'Internet.
Il n'est pas parfait, mais s'avère efficace pour bloquer l'accès
aux sites "subversifs", surveiller le contenu des messages et traquer les
opposants. Aux Etats-Unis, des militants des droits de l'homme, des universitaires
et même des hommes d'affaires accusent régulièrement
ces entreprises américaines d'avoir participé à la
mise en place de cette machine répressive, dans le but d'établir
de bonnes relations avec le gouvernement chinois et de renforcer leur présence
sur cet immense marché.
Cisco est ainsi soupçonnée d'avoir
aidé les fournisseurs d'accès chinois à paramétrer
leurs routeurs, notamment pour en faire des outils de blocage et de surveillance.
Une loi de 1989 interdit aux sociétés américaines
de vendre à la police chinoise "tout instrument ou équipement
de détection ou de contrôle d'activités illicites",
mais le département du commerce de Washington l'a interprétée
de façon restrictive : l'embargo est appliqué sur les menottes,
pas sur le matériel informatique.
De son côté, Microsoft est accusée
d'avoir fermé des blogs de dissidents sur ordre des autorités
chinoises. Google et Yahoo ont créé des moteurs de recherche
en chinois qui se plient aux exigences des organes de censure. Yahoo a
livré à la justice chinoise des informations personnelles
sur M. Shi Tao, un dissident qui avait publié anonymement des textes
politiques sur un forum. M. Shi Tao a ainsi été identifié,
arrêté et condamné à dix ans de prison.
ENQUÊTE CONTRE YAHOO
Pour faire pression sur ces entreprises, les
défenseurs des droits de l'homme font preuve d'imagination. Dès
2002, une militante avait acheté des actions de Cisco, afin de pouvoir
voter lors de l'assemblée des actionnaires, puis avait déposé
une résolution demandant à la direction de s'expliquer sur
ses relations avec les autorités chinoises. Sa motion n'avait recueilli
que 1 % des voix. La tactique a été reprise par un grand
fonds d'investissement "éthique", Boston Common Asset Management
(BCAM). Lors de l'assemblée générale de Cisco en 2006,
la résolution BCAM a obtenu 29 % des voix. BCAM a aussi fait signer
une "charte éthique" à 35 fonds d'investissement et cabinets
financiers. _La polémique a gagné la scène politique.
En février 2006, une commission de la Chambre des représentants
a convoqué à Washington des hauts responsables de Cisco,
Yahoo, Google et Microsoft, et les a longuement interrogés, en reprenant
les accusations des militants des droits de l'homme. Pour leur défense,
les représentants des quatre sociétés ont rappelé
que les filiales étrangères des multinationales américaines
sont soumises aux lois du pays hôte, en Chine comme ailleurs. Cisco
a ajouté qu'elle livre à la Chine des équipements
standard, et n'est pas responsable de ce qu'en font ses clients. Ces responsables
ont en outre estimé que la collaboration avec les dictatures est
un moindre mal : le pire serait que ces pays créent leurs propres
réseaux fermés, ce qui entraînerait la fin de l'Internet
en tant que réseau planétaire.
Un groupe d'élus du Congrès a déposé
un projet de loi visant à interdire aux entreprises américaines
de traiter avec les gouvernements étrangers qui censurent l'Internet.
Il n'a pas été adopté, mais début août,
le Congrès a décidé de lancer une enquête sur
le rôle de Yahoo dans l'affaire Shi Tao. Ce qui n'a pas empêché
les hébergeurs de sites et de blogs américains opérant
en Chine, y compris Yahoo, de signer fin août un nouveau "pacte d'autodiscipline"
imposé par Pékin et visant à renforcer la censure.
La censure sur Internet : Etats contre cyberdissidents
Yves Eudes _Article paru dans l'édition
du 29.08.07 (Le Monde) _LE MONDE | 28.08.07
En une dizaine d'années, Internet s'est
imposé comme un outil essentiel de la vie démocratique. En
Occident, le cyberespace a révolutionné les campagnes électorales
et fait émerger un "journalisme citoyen". Dans les jeunes démocraties
et les régimes autoritaires, il a fourni une arme redoutable aux
défenseurs de la liberté d'expression et aux militants démocratiques
: l'arme de la communication invisible. Inévitablement, ces régimes
ont cherché la parade. Et l'ont trouvée - avec l'aide des
grandes entreprises de la high-tech occidentale. Arsenal répressif
ou technologique, certains pays mettent tout en oeuvre pour tenter de contrôler
Internet, pour empêcher la circulation d'idées, d'informations
et de mots d'ordre indépendants. Y parviennent-ils ? Pas tout à
fait et pas partout. Comme toujours, il est plus facile de contrôler
un petit pays qu'un grand, mais, comme le constatent à leurs dépens
les dirigeants chinois, la vague Internet n'est pas si facile à
endiguer. Et les surfeurs sont parfois, eux aussi, très forts en
technologie. _
40 000 policiers du Net contre 162 millions d'internautes
La "grande muraille virtuelle" érigée
par le gouvernement chinois contraint les internautes à des stratégies
de contournement et à des jeux de cache-cache. Blogs fermés,
sites bloqués, messages effacés requièrent une certaine
ingéniosité. Franchir la ligne rouge peut coûter cher
: l'ONG Reporters sans frontières estime que 52 cyberdissidents
sont derrière les barreaux en Chine, souvent accusés d'avoir
révélé des secrets d'Etat, un délit fourre-tout
qui permet tous les abus de pouvoir.
L'autocensure est systématique : les portails
(Sina, Sohu) ou les hébergeurs de blogs (Tianya) reçoivent,
comme tous les médias, des circulaires avec les sujets à
ne pas aborder - comme celle que le journaliste Shi Tao a mise en ligne
en 2005, ce qui lui a valu dix ans de prison. Le nettoyage est fait (des
phrases disparaissent des blogs ou des forums de discussion), avant même
que la police de l'Internet, forte de 30 000 à 40 000 membres, n'intervienne.
_Un nouveau pas vient d'être franchi le 24 août : les hébergeurs
de blogs chinois, mais aussi Yahoo et Microsoft (MSN) ont signé
un "pacte d'autodiscipline" à travers lequel ils s'engagent à
ne pas diffuser des "messages illégaux et erronés" et à
"protéger les intérêts de l'Etat et du public chinois".
Ce "pacte" encourage aussi les hébergeurs à identifier les
blogueurs.
Jusqu'alors, le système de censure chinois
a été sérieusement mis à l'épreuve par
les 162 millions d'internautes recensés et leurs 20 millions de
blogs. Internet est devenu une caisse de résonance sans pareille
pour la société civile. Il a amené le parti à
prendre en compte une opinion publique qu'il méprisait, et nourrit
une presse de plus en plus agressive.
A Xiamen, en mai, un activiste a réussi,
grâce à son blog, à mobiliser la population de la ville
contre le projet de construction d'une centrale pétrochimique. Après
avoir échangé près d'un million de messages SMS, les
habitants ont participé à l'une des plus grosses manifestations
organisées dans une grande ville de Chine depuis les rassemblements
de la place Tiananmen en 1989. "Les médias n'ont pas pu parler de
la manifestation. Mais des internautes vont à leurs frais sur place
et enregistrent les événements avec un téléphone
portable ou bien une caméra, puis les diffusent sur le Net. C'est
un nouveau canal pour une expression indépendante", explique Li
Datong, l'ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire Bingdian, limogé
en 2006 pour avoir mis en ligne un système de pénalités
imaginé par les cadres du parti pour sanctionner les journalistes
trop critiques.
Révélé par un reportage
télévisé, l'esclavage généralisé
pratiqué dans les briqueteries du Henan et du Shanxi est devenu
une affaire nationale grâce à Internet, où les parents
d'enfants disparus ont fait circuler des pétitions. Plus rien ne
semble pouvoir arrêter l'information en Chine : le gouvernement a
finalement renoncé, en mai, à obliger les auteurs de blogs
à s'enregistrer au préalable sous leur véritable identité.
Trop compliqué à mettre en oeuvre à une échelle
pareille.
Sylvie Kauffmann, avec Martine Jacot et Brice
Pedroletti _Article paru dans l'édition du 29.08.07 _
En Chine, des policiers virtuels vont patrouiller
sur le Net
(Le Monde) _LEMONDE.FR | 29.08.07 | 16h30
¥ Mis à jour le 29.08.07 | 17h56
Les autorités chinoises, qui multiplient
les moyens pour contrôler l'accès de ses citoyens à
Internet, s'apprêtent à lancer un nouveau programme afin de
prévenir toute "activité illégale" sur le Net.
Un couple de policiers virtuels apparaîtra, dès le 1er septembre,
toutes les demi-heures sur les écrans de tout internaute se connectant
sur un site d'information basé à Pékin. En décembre,
cette mesure sera appliquée à l'ensemble des sites et des
forums de la ville.
Les cyberpoliciers se manifesteront à
intervalle régulier pour rappeler aux internautes que certains sites
_ considérés comme une "source de désordre public
et de perturbation de l'ordre social", selon Pékin _ ne doivent
pas être visités.
Il s'agira de mettre hors d'atteinte aussi bien
la pornographie que les sites incitant à la sécession, aux
jeux d'argent ou à la fraude. "La police protégera le monde
virtuel, car il a un impact grandissant sur le monde", s'est justifié
Zhao Hongzhi, directeur adjoint du département Internet de la police
de Pékin.
Les autorités chinoises misent également
sur l'interactivité de ses policiers virtuels. Ainsi, lorsqu'un
utilisateur cliquera sur les icônes, il sera automatiquement redirigé
vers le site du centre de surveillance d'Internet, où il pourra
à son tour signaler tout contenu suspect ou toute activité
illégale. Environ 5,5 millions des 120 millions d'internautes chinois
se trouvent actuellement dans la capitale, où sont également
hébergés plus 300 000 sites et forums.
Le Monde.fr avec AFP _
Beijing pledges crackdown on hackers
(FT) By Richard McGregor in Beijing and Hugh
Williamson in Berlin _Published: August 27 2007 19:00 | Last updated: August
27 2007 19:00
Beijing has pledged "forceful measures" to combat
international computer hacking following reports in Germany that Chinese
hackers with army links had infiltrated the computer systems of important
government ministries in Berlin. _The reports coincided with the visit
to China of Angela Merkel, the German chancellor. In response Wen Jiabao,
China's premier, said Beijing would take action against international hackers.
"When the Chinese government ascertained there
were reports saying hackers were breaking into the German computer system,
we in the government took it as a matter of grave concern," Mr Wen said
in a press conference after talks with Ms Merkel.
"We are willing to maintain co-operation with
the German government and take firm and effective action to prevent all
hacking acts that threaten computer systems."
Mr Wen's comments contrasted markedly with the
initially negative reaction from China's embassy in Berlin, which dismissed
the reports in Der Spiegel, the German news magazine, as baseless. _It
is also highly unusual for a Chinese leader to use a public forum to acknowledge
and promise to pursue what are effectively espionage allegations against
China.
German officials said they were surprised how
directly Mr Wen had addressed the issue. The premier told journalists he
had read the article.
The Der Spiegel story said that the hackers had
been traced to Guangzhou and Lanzhou, which are both centres of operation
for the People's Liberation Army. Ms Merkel indicated that she had raised
the issue of Chinese hackers with Mr Wen and told him "that in order to
move relations forward_._._._we must together respect a [common] set of
game rules."
Mrs Merkel decision to tackle the issue directly
with Mr Wen is further evidence of the markedly tougher approach she has
adopted to China, especially on technology transfer and protection. _She
is due to meet independently-minded intellectuals and writers on Tuesday,
such as Li Er and Sha Yexin, to underline her concerns about press freedom
in China _ the kind of gesture that her predecessor, Gerhard Schröder,
would not have made. _
Beijing police to patrol the Web using animated
'officers'
(IHT) The Associated Press _Tuesday, August 28,
2007
BEIJING: Police in China's capital said Tuesday
they will start patrolling the Web using animated beat officers that pop
up on a user's browser and walk, bike or drive across the screen warning
them to stay away from illegal Internet content.
Starting Sept. 1, the cartoon alerts will appear
every half hour on 13 of China's top portals, including Sohu and Sina,
and by the end of the year will appear on all Web sites registered with
Beijing servers, the Beijing Public Security Ministry said in a statement.
China stringently polices the Internet for material
and content that the ruling Communist Party finds politically or morally
threatening. Despite the controls, nudity, profanity, illegal gambling
and pirated music, books and film have proliferated on Chinese Internet
servers.
The animated police appeared designed to startle
Web surfers and remind them that authorities closely monitor Web activity.
However, the statement did not say whether there were plans to boost monitoring
further. _The male and female cartoon officers, designed for the ministry
by Sohu, will offer a text warning to surfers to abide by the law and tips
on Internet security as they move across the screen in a virtual car, motorcycle
or on foot, it said.
If Internet users need police help they can click
on the cartoon images and will be redirected to the authority's Web site,
it said.
"We will continue to promote new images of the
virtual police and update our Internet security tips in an effort to make
the image of the virtual police more user friendly and more in tune with
how web surfers use the Internet," it said.
China has the world's second-largest population
of Internet users, with 137 million people online, and is on track to surpass
the United States as the largest online population in two years. _The government
routinely blocks surfers from accessing overseas sites and closes down
domestic Web sites deemed obscene or subversive.
Yahoo! mis en cause dans l'arrestation de "cyberdissidents"
chinois
(le Monde) _LEMONDE.FR | 28.08.07 | 11h46
¥ Mis à jour le 28.08.07 | 12h09
Les associations de droits de l'homme font front
commun contre le moteur de recherche Yahoo!, jugé trop conciliant
avec les autorités chinoises. L'ONG américaine World Organization
for Human Rights vient de publier sur son site la plainte de Wang Xiaoning
à l'encontre de l'entreprise américaine, accusée d'avoir
transmis les adresses e-mail et IP du "cyberdissident". "En fournissant
ces informations, le défenseur a sciemment enfreint les lois internationales,
et causé au plaignant de graves souffrances physiques et mentales",
précise le texte de la plainte.
Agé de 56 ans, Wang Xiaoning a été
condamné en septembre 2003 à dix ans de prison et deux ans
de privation de ses droits civiques pour "incitation à la subversion
du pouvoir de l'Etat". Lors de son arrestation, précise la plainte,
l'opposant chinois a été torturé. Il est l'auteur
de journaux en ligne diffusés par courriel, prônant une ouverture
démocratique de la Chine.
D'autres "cyberdissidents" auraient également
été arrêtés sur la base de données fournies
par Yahoo!. L'association Reporters sans frontières en recense au
moins quatre. Chef de la rédaction d'un journal économique
dans le sud de la Chine, Shi Tao est condamné en avril 2005 à
dix ans de prison. Agé de 38 ans, il est mis en cause pour diffusion
de secrets d'Etat après avoir posté sur la Toile une consigne
du gouvernement chinois aux médias leur interdisant de célébrer
l'anniversaire de la répression du mouvement pro-démocratique
sur la place Tiananmen. Sa mère a réclamé que la firme
américaine soit jugée pour avoir communiqué aux autorités
chinoises les informations qui ont conduit à l'emprisonnement du
journaliste.
A propos de cette affaire, Michael Callahan,
un responsable de Yahoo!, a affirmé que l'entreprise n'avait pas
"d'information sur la nature de l'enquête". "Nous condamnons toute
répression de la liberté d'expression, en Chine comme dans
le monde entier. Nous avons fait connaître nos vues au gouvernement
chinois", précise-t-il sur le blog de la société.
"Quand une entreprise de télécommunications implantée
aux Etats-Unis reçoit un ordre de renforcement de la loi américaine,
elle doit s'y conformer. De la même manière, ne pas se soumettre
en Chine aurait exposé Yahoo! à des charges criminelles.
En fait, les compagnies américaines doivent faire face à
un dilemme : se conformer à la loi chinoise ou partir", ajoute-t-il.
A la Chambre des représentants, un influent
parlementaire a toutefois annoncé, au début du mois d'août,
l'ouverture d'une enquête pour déterminer si des responsables
du moteur de recherche américain ont présenté sous
un faux jour leur rôle dans l'arrestation de Shi Tao. "C'est déjà
suffisamment honteux qu'une riche compagnie américaine fournisse
volontairement à la police chinoise les moyens de pourchasser un
homme enquêtant sur la répression en Chine", a déclaré
le président de la commission des affaires étrangères,
Tom Lantos. Mais "chercher à cacher cette pratique méprisable
quand le Congrès demande une explication est un grave délit",
a-t-il ajouté.
Yahoo! n'est pas la seule entreprise informatique
accusée par les associations de collaborer avec les autorités
chinoises. Google reconnaît, par exemple, l'interdiction d'accès
à certains sites chinois. Pékin durcit par ailleurs sa législation,
puisque les acteurs informatiques viennent de signer un "pacte d'autodiscipline",
leur enjoignant de "protéger de leur propre chef les intérêts
de l'Etat et du Parti".
"Les entreprises sont dorénavant 'encouragées'
à enregistrer l'identité de leurs clients avant de pouvoir
mettre en ligne leurs articles. Le plus grave est que les entreprises devront
garder les informations des blogueurs, permettant ainsi aux autorités
de les identifier", commente Reporters sans frontières. Parmi les
signataires du pacte, figurent des acteurs majeurs comme MSN de Microsoft
et Yahoo!.
Le Monde.fr
Yahoo réclame l'annulation d'une plainte
visant sa filiale chinoise
(AFP) _le 28/8/2007 à 20h39 par
AFP
Le moteur de recherche Yahoo a réclamé
à la justice américaine de classer sans suites la plainte
déposée par la femme d'un cyber-dissident chinois emprisonné,
qui accuse le groupe d'avoir collaboré avec les autorités
de Pékin pour rassembler des informations sur son mari.
Le géant américain de l'internet
estime, dans un communiqué publié lundi, que cette plainte
a un caractère "politique" et que sa filiale chinoise a obéi
à la législation locale en transmettant des informations
aux autorités. _La plainte, déposée en avril devant
un tribunal de San Francisco (Californie, ouest) par la femme de Wang Xiaoning
accuse Yahoo de complicité de torture et de violations des droits
de l'Homme. _Le groupe américain a été cité
à dix reprises par le tribunal chinois qui a condamné M.
Wang à dix ans de prison en septembre 2003 pour "incitation à
la révolte".
"La liberté d'expression comme nous l'entendons
aux Etats-Unis n'est pas la règle en Chine", indique Yahoo, "chaque
Etat souverain a le droit de réguler la parole au sein de ses frontières".
_Yahoo affirme avoir été contraint par la législation
chinoise de fournir ces informations, y compris les contenus de courriels.
"Il s'agit d'un problème politique et
diplomatique, mais pas d'un problème légal", a déclaré
la porte-parole du groupe Kelley Benander, citée par le Los Angeles
Times.
"La vraie question est celle de l'indignation
des plaignants face au comportement et aux lois du gouvernement chinois.
Le système judiciaire américain n'est pas le lieu pour aborder
ces questions politiques", poursuit Yahoo.
La plainte contre Yahoo ainsi que le moteur de
recherche chinois Alibaba vise à interdire Yahoo de collaborer avec
les autorités et à faire pression sur Pékin pour obtenir
la libération de M. Wang et d'autres Chinois. _
Google redessine sa stratégie chinoise
(les Echos) _22/08/07
Google accélère sa stratégie
de sinisation. Le moteur de recherche américain a confirmé
hier qu'il venait d'investir dans le portail chinois Tianya.cn et qu'il
prévoyait de coopérer, avec ce partenaire, au lancement de
deux nouveaux services dans le pays. Les futurs sites Tianya Laiba, sur
lequel se connectent des réseaux d'amis, et Tianya Wenda, où
les utilisateurs répondent aux questions des uns et des autres,
utiliseront des technologies développées par Google et proposeront
un accès direct à la version chinoise du moteur de recherche.
La société américaine espère
ainsi progressivement séduire une partie des 20 millions d'utilisateurs
revendiqués par Tianya, connu dans le pays pour la vivacité
de ses forums, et refaire une partie de son immense retard sur Baidu, le
géant local. Selon les calculs d'Analysys International, le moteur
de recherche fondé par Robin Li détenait toujours, au premier
semestre, 57,6 % du marché de la recherche en Chine, quand Google
progressait légèrement pour atteindre 21 %, loin devant Yahoo!
China et ses 12,5 %. L'empire du Milieu est l'un des seuls grands marchés
où le numéro un mondial de la recherche Internet peine à
imposer sa suprématie. Une exception à laquelle la firme
californienne entend bien remédier.
Longtemps accusé d'avoir tenté
d'imposer une version trop américanisée de ses services dans
le pays, la nouvelle équipe dirigeante de Google en Chine, emmenée
par Kai-Fu Lee, a donc annoncé, en début d'année,
une stratégie de « localisation » maximale. Pour accroître
leur base d'utilisateurs, ses cadres ont déjà approché
plusieurs grands opérateurs de l'Internet chinois peinant à
rentabiliser leurs activités de recherche. Google a ainsi signé
un accord de collaboration avec Tencent Holding et son petit moteur de
recherche Soso. En juin dernier, Sina, le portail le plus populaire du
pays, avait, lui, accepté de placer le moteur de Google sur sa page
de garde. _Le géant américain, qui a plus que les moyens
de ses ambitions, prévoit aussi d'acquérir au moins cinq
sociétés locales dans les douze prochains mois pour compléter
son offre. « Notre ténacité devrait nous apporter des
victoires significatives dans les prochaines années », assurait,
le mois dernier, Eric Schmidt, le PDG de Google. Mais le match Google-Baidu
ne fait que commencer...
Y. R. DE NOTRE CORRESPONDANT À PÉKIN.
_
Quebec fights Mohawk Nation over online gambling
jurisdiction - GoldenPalace.com to cough up $2m
By Burke Hansen San Francisco
Posted in Law, 1st December 2007 17:13 GMT
Cyber World Group, the owner of GoldenPalace.com,
in Canada this week pleaded guilty to charges of illegal gambling and agreed
to a $2m fine.
GoldenPalace.com has made a name for itself through
a variety of outlandish promotions, and the case is the first of its kind
in Quebec.
, attorney at large, heads a San Francisco law
officeCyber World operated the online casino from a server on the Kahnawake
reservation, which is located just outside of Montreal. About 60 per cent
of the world's online gambling traffic flows through the Kahnawake servers,
which reportedly possess the largest concentration of bandwidth in North
America.
The Mohawk Gaming Commission has issued 443 online
gambling permits so far, according to Joe Delaronde, a member of the Kahnawake
band council, and the jurisdiction has gained a well-deserved reputation
for probity, CBC reports (http://www.cbc.ca/technology/story/2007/11/29/qc-goldenpalace1129.html).
"We don't ask for anything. We tell them that
this is our right to do this. And we're doing it properly, we're administering
it properly — the world seems to think that we're doing a good job, and
we're confident we'll continue to do a good job. I'm not just making that
up," said Delaronde. "You go to any of the publications around the world
about this and Kahnawake is well-respected. Its jurisdiction is unquestioned.
The only place where there is a question is in [our] backyard."
The case raises tough jurisdictional issues,
since the Mohawks of Kahnawake claim the right as a sovereign nation to
license online casinos under section 35 of Canada's Constitution, which
guarantees traditional rights. The case, which began over a year ago with
a raid on the Montreal offices of Cyber World, is a slap in the face to
the Mohawk Gaming Commission, and, due to the plea deal, will unfortunately
no longer provide the opportunity to clarify a gray area in Canadian law.
The provincial authorities maintain that they
alone have the authority under the Criminal Code to hand out gaming licenses.®
Burke Hansen
Cabinet d'avocats